LES MANIFESTATIONS ANTI-OMC
Fraîchement élu député au Grand Conseil genevois mais déjà connu pour son activisme syndical, Rémy Pagani est désigné pour siéger dans une commission parlementaire chargée de faire la lumière sur les violences qui ont émaillé les manifestations anti-Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous sommes en 1998. Le président du Conseil d'Etat de l'époque, Gérard Ramseyer, s'y oppose: "Pagani fait partie de tous les mouvements violents qui agitent la république. Évidemment, il espère connaître le visage de nos policiers pour les repérer dans les manifestations", accuse le ministre radical. Estimant avoir été "diffamé", Rémy Pagani ira jusqu'au Tribunal fédéral (TF), qui ne reconnaîtra pas l'atteinte à l'honneur.
LE SCANDALE DE L'OFFICE DES POURSUITES
Caisses noires, fonctionnaires corrompus, millions de francs détournés: l'un des principaux faits d'armes de Rémy Pagani est d'avoir éventé, en 2001, la gabegie qui sévissait à l'Office des poursuites et faillites (OPF) du canton de Genève. Dans le cadre de ce feuilleton, il fustige les manquements de l'Autorité de surveillance de l'OPF et dénonce le fait que certains membres aient participé à des repas payés sur l'une des caisses noires. L'une des juges, Renate Pfister-Liechti, finit par porter plainte pour diffamation et calomnie. Là encore, l'affaire va jusqu'au TF. Et Rémy Pagani n'obtient pas gain de cause.
L'EXTENSION DE L'OMC
C'est peut-être la plus marquante des ruptures de collégialité du magistrat Pagani. Elle est double. En 2008, il s'oppose au projet d'extension du site de l'OMC. Cette prise de position publique lui vaut de se voir retirer la charge de ce dossier par les autres membres du Conseil administratif. Deux ans plus tard, Rémy Pagani annonce que la Ville, pourtant à l'origine du projet, fait recours contre cette extension. Visant en particulier le P+R Sécheron, il omet d'en informer ses collègues. Un accord Ville-Canton permet ensuite de régler la question.
LA SAGA DES TPG
En 2012, une modification de la loi sur les Transports publics genevois (TPG) interdit aux magistrats du cantons et des communes de siéger au conseil d'administration. Dénonçant une "cabale politique" liée à ses prises de position critiques vis-à-vis des TPG, l'élu du parti de gauche SolidaritéS tente alors de forcer les portes d'une réunion avec des sympathisans. La séance est annulée. Après de multiples recours, le Conseil d'Etat genevois sanctionne Rémy Pagani pour violation de ses devoirs de fonction en 2014. Entre-temps, le Parlement genevois décide de revenir sur la loi et Rémy Pagani peut réintégrer le conseil d'administration.
BOYCOTT DU DÉBAT SUR LES ÉLECTIONS CANTONALES
Lors d'un débat organisé par la RTS à l'occasion des élections cantonales genevoises de 2013, Rémy Pagani est invité à s'exprimer sur la thématique du logement. Mécontent d'être relégué à l'arrière du plateau, le candidat d'Ensemble à Gauche le fait savoir au journaliste qui l'interroge: "Je vous pose une seule question: est-ce que je peux participer au débat comme tout le monde à cette table? Vous me répondez oui ou non? De ce point de vue là, je vous souhaite le bonsoir et je constate que je suis une fois de plus éjecté d'un débat fondamental qui concerne tous les Genevois [...]. Merci et bonsoir!" Rémy Pagani sera resté deux minutes et 22 secondes sur le plateau.
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Théo Allegrezza