L'association, mise sur pied par une dizaine d'étudiantes, s’appelle Sophie, ou Société pour une philosophie inclusive et égalitaire. Son objectif initial est de lutter contre les inégalités de chances dans les carrières académiques au sein du département à l’Université de Genève.
La faculté de philosophie compte en effet seulement sept femmes sur une cinquantaine de collaborateurs, et seulement une femme sur huit professeurs.
La philosophie, réticente à l'égalité?
"La situation n'est pas unique à Genève, mais se retrouve dans les départements de philosophie du monde entier", explique Célia Favre, coprésidente de l’association, en évoquant l'image stéréotypique du philosophe - un homme blanc, hétérosexuel, issu d'un milieu aisé. "On connaît beaucoup de philosophes hommes, mais peu de monde est capable de citer une philosophe femme."
En septembre dernier, une association nationale de philosophes (Society for Women in Philosophy Switzerland) a par ailleurs été créée pour remédier à ce problème.
Progression de 20% en 16 ans
La sous-représentation féminine va pourtant au-delà du seul département de philosophie, reconnaît Yves Flückiger, recteur de l’Université de Genève.
"Au niveau global, on est arrivé à un taux de 25,4% de femmes professeures en 2016, un des taux les plus élevés des universités polyvalentes", détaille-t-il. Si le recteur salue la progression en la matière - les femmes profs représentaient 5,5% en 1990 - il souligne le besoin actuel de faire progresser les facultés dont le taux est plus bas que la moyenne.
Parmi les pistes évoquées par Yves Flückiger, un mentorat propose d'aider les jeunes femmes à rester dans le parcours académique. Pour aller vers davantage d’égalité, l’Université de Genève a également instauré une forme de quotas: quand un poste de professeur est mis au concours, un tiers des candidats auditionnés doivent être des femmes.
Julie Eigenmann/kkub