Les autorités estiment que quelque 50'000 personnes de quinze ans et plus s'occupent au minimum une fois par semaine, sans rémunération, d'un proche malade, âgé, ou en situation de handicap.
Les onze mesures présentées visent en priorité à soutenir la politique de maintien à domicile des personnes âgées. "S'il fallait engager du personnel professionnel auprès de nos institutions d'aide à domicile pour répondre à ce besoin, les budgets exploseraient. Ce sont d'autres politiques publiques, qui sont importantes, qui en pâtiraient", souligne le conseiller d'Etat Mauro Poggia.
Des coûts encore difficiles à évaluer
Le canton ne dispose pas en l'état de chiffres concrets sur le prix de ces nouvelles mesures. Mais "les coûts en tant que tels sont moindres", assure l'élu genevois en charge des Affaires sociales et de la Santé. "Les questions de formation sont prises en charge par les associations qui sont déjà subventionnées (…) L'impact pour la collectivité reste moindre." C'est essentiellement l'ouverture de nouveaux foyers de jour ou d'unités d'accueil temporaire de répit qu'il faudra financer. "Là, il y a un coût qui est à charge directe du canton."
"Un devoir de solidarité intergénérationnelle"
Mauro Poggia ne voit pas dans ce soutien aux proches aidants un aveu d'échec de l'Etat. "Je crois qu'au contraire aujourd'hui c'est un constat de réussite, le fait que nous ayons encore une population aussi nombreuse qui soit consciente de son devoir de solidarité intergénérationnelle."
Le ministre genevois reconnaît cependant que l'Etat ne doit pas s'appuyer sur cette prise de conscience et cette responsabilité individuelle pour se décharger de ses responsabilités. "Je crois qu'aujourd'hui, il faut véritablement que le canton puisse prendre parfois le relais pour permettre que cette alternative privée puisse continuer."
Propos recueillis par Camille Degott