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Erwin Sperisen réclame un million de francs à Genève pour tort moral

Erwin Sperisen à sa sortie de la prison de Champ-Dollon. [Keystone - Alain Grosclaude]
Erwin Sperisen à sa sortie de la prison de Champ-Dollon. - [Keystone - Alain Grosclaude]
Avant le troisième procès de l'ancien chef de la police du Guatelama Erwin Sperisen, ses avocats s'activent. Ils entendent demander plus d'un million de francs à l'Etat de Genève pour tort moral.

Séparé de sa famille, "Monsieur Sperisen a passé cinq ans en détention préventive à l'isolement pour rien. Ses conditions de détention ont été officiellement critiquées par le Comité européen contre la torture", fait valoir son avocat, Giorgio Campa, qui s'est exprimé dans la SonntagsZeitung.

"Nous sommes prêts à aller jusqu'à Strasbourg", à la Cour européenne des droits de l'homme, assure Me Campa.

Nouveau procès fin novembre

Erwin Sperisen a dirigé la police nationale du Guatemala entre 2004 et 2007. Venu se réfugier en Suisse, il a été condamné deux fois par la justice genevoise à une peine de privation de liberté à vie pour l'exécution extrajudiciaire de détenus.

Le Tribunal fédéral (TF) a cependant cassé cette condamnation et demandé la tenue d'un nouveau procès. Il a souligné les insuffisances de la motivation du verdict en relevant notamment diverses violations du droit d'être entendu.

Erwin Sperisen a été libéré, mais est assigné à résidence à Genève dans l'attente du procès fin novembre.

ats/ta

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Un juge récusé?

Autre ombre qui plane sur la justice genevoise, la demande de récusation de la présidente de la Chambre pénale d'appel et de révision (CPAR), Alessandra Cambi Favre-Bulle. Les avocats d'Erwin Sperisen lui reprochent son manque d'objectivité et d'impartialité.

"Elle a déclaré après le jugement du TF que la condamnation de Monsieur Sperisen était toujours vraisemblable et a refusé de libérer notre client, nous contraignant à saisir à nouveau le TF qui a dû ordonner lui-même la remise en liberté", assène Giorgio Campa.

La décision de la CPAR devrait tomber rapidement. "Si notre demande de récusation est rejetée, nous sommes prêts à aller au TF. La présidente dirigerait donc les débats du 3e procès avec la perspective d'une annulation du jugement", si les juges de Mon-Repos devaient in fine accéder à la demande des avocats, lance Giorgio Campa.

Un quatrième procès devrait alors être mis sur pied.