Le Conseil d'Etat l'a annoncé dans le courant du mois: une étude préliminaire est en cours au sein du département cantonal des Transports sur un tracé plus long qu'envisagé jusqu'ici (9 km), pour ce projet de liaison par câble auquel il réfléchit en périphérie de Genève. L'une des extrémités se situe toujours dans la zone de l'aéroport, mais la ligne étudiée s'étend désormais jusqu'à la douane de Bardonnex (12 km).
Cette nouvelle version ne fait cependant pas l’unanimité. Certaines voix critiques se font entendre, à l’image du député vert François Lefort qui est pourtant à l’origine d’une motion favorable au transport par câble très largement acceptée par le Grand Conseil en mars dernier.
Ce n'est peut-être pas le moment de se lancer dans les grandes études et les grandes promesses.
"Partir sur des grands travaux de ce type-là, à mon avis, c'est peut-être la meilleure façon de tuer tout projet de transport par câble à Genève", réagit le député. "Je préférerais qu'on fasse des choses plus raisonnables, mais maintenant. Qu'on se lance vraiment dans une étude de faisabilité très pratique et qu’on lance les travaux, qu'on fasse une première ligne entre Bernex et l'aéroport. Ce n'est peut-être pas le moment de se lancer dans les grandes études et les grandes promesses", poursuit François Lefort.
Au sein de la commission des transports du Grand Conseil, les avis sont partagés. Certains membres contactés par la RTS voient d'un bon oeil cette variante de 12 km alors que d'autres apprécient le mode de transport mais estiment qu'il y a d'autres priorités ou doutent du tracé.
Il est presque évident et de bon sens de le faire jusqu'à la douane de Bardonnex.
Le conseiller d'Etat Luc Barthassat estime pour sa part que cette extension vers Perly et la douane de Bardonnex se justifie pleinement. "On n'est pas là pour battre des records bien entendu, mais on la rallonge de quelques centaines de mètres justement sur un pôle important. Donc il est presque évident et de bon sens de le faire jusqu'à la douane de Bardonnex", souligne le ministre en charge des Transports. On serait à peu près, sur ces douze kilomètres, à 100 millions [de francs] au lieu de 400 ou 500 millions à faire de nouveaux axes routiers, de bus ou de tram."
L'étude en cours doit s’achever en fin d'année. L'étape suivante interviendra peut-être l'an prochain: le Grand Conseil pourrait avoir à se prononcer sur un crédit d’étude pour un projet plus détaillé.
Guillaume Rey/oang