La Confédération et le canton de Genève ont fixé le cadre pour le développement de l'aéroport de Genève jusqu'en 2030. Le plan sectoriel de l'infrastructure aéronautique (PSIA) table sur 25 millions de passagers par an à partir de 2030, contre 17 millions environ aujourd'hui.
Par ailleurs, le PSIA s'attend alors à 236'000 mouvements d'avions annuels, selon une étude sur l'évolution de la demande.
Pour gérer ce nombre de passagers, l'aéroport genevois devra adapter ses infrastructures. Un nouveau terminal destiné aux long-courriers verra le jour en 2022. La capacité de l'unique piste de l'aéroport devra aussi être augmentée, tout comme le nombre de places de stationnement. Quelque 880 millions de francs seront investis dans les années qui viennent.
Diminuer les nuisances sonores
En dépit de cette hausse des activités, l'ambition est de diminuer les nuisances sonores générées par le trafic aérien dans le même laps de temps. C'est un des points forts de ce plan, a indiqué le conseiller d'Etat genevois Antonio Hodgers.
L'objectif est de plafonner le niveau de ces nuisances sonores en 2020, pour finalement voir la courbe fléchir d'ici 2030. "L'aéroport incitera les compagnies à renouveler leur flotte et limitera les vols à partir de 22h00", a précisé Antonio Hodgers à la RTS.
Le PSIA ne prévoit pas de changement des heures d'ouverture de l'aéroport, ni des trajectoires de vol, a souligné quant à lui le conseiller d'Etat Pierre Maudet. Le gouvernement cantonal s'est battu pour ce point.
Une logique de plafond sera imposée, ce qui nous conduira à devoir choisir
Le développement de Cointrin continuera, mais il faudra faire des choix, a expliqué Pierre Maudet mercredi dans le 19h30 de la RTS. "Une logique de plafond sera imposée, ce qui nous conduira à devoir choisir", a-t-il indiqué. "On ne pourra pas avoir tous les vols à n'importe quelle heure, avec n'importe quel impact."
Pour le magistrat genevois, il s'agit d'une équation à résoudre. "Il faut d'une part réussir à moderniser la flotte pour diminuer les nuisances, et d'autre part satisfaire la demande."
Les riverains inquiets
La fiche PSIA de l'aéroport de Genève est mise en consultation jusqu'en janvier auprès de la population et jusqu'en mars auprès des collectivités publiques. La population voisine de l'aéroport observe avec crainte cette croissance annoncée.
L'an dernier, onze associations environnementales et de riverains se sont regroupées pour faire pression dans l'espoir de peser davantage dans les discussions. Ce groupement a déposé une initiative cantonale demandant un développement maîtrisé et concerté de l’aéroport.
Au terme du processus de consultation, l'administration fédérale examinera les remarques qui auront été formulées et adoptera ensuite le plan amendé. Une fois adoptée, cette fiche sera contraignante.
ats/Guillaume Rey/lgr/tmun