Alors que tel Indiana Jones, un jeune raconte le parcours du combattant que fut son processus de naturalisation, sa copine lui rétorque "T'es pas au courant? La loi sur la naturalisation facilitée est passée il y a pas longtemps. T'avais pas besoin de faire tout ça, franchement."
"Une sorte de quête"
Tel est le scénario d'un petit clip que le canton de Genève s'apprête à diffuser sur les réseaux sociaux. Le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet souhaite interpeller les jeunes sur leur rapport à la nationalité et à la naturalisation. "Ces films veulent toucher à ce qui fait la nationalité pour des jeunes d'aujourd'hui... Une sort de quête. Mais vers quoi? Peut-on avoir plusieurs appartenances?"
Birdjan Kadriov fait partie d'ExitVoid, le collectif de vidéastes qui a réalisé ces courts-métrages. Sa famille s'est récemment fait naturaliser. "C'était super difficile. J'ai vu mes parents s'acharner pour réussir à avoir cette naturalisation".
Initiative acceptée en février 2017
Mais le 12 février 2017, le peuple a accepté à 60,4% une initiative proposant une procédure de naturalisation facilitée pour les jeunes étrangers de la troisième génération. La démarche devient moins longue et moins coûteuse.
Pour pouvoir en bénéficier, il faut remplir plusieurs critères: le jeune ne doit pas être âgé de plus de 25 ans au moment de la demande (afin de ne pas pouvoir échapper au service militaire), il doit avoir suivi au moins 5 ans de scolarité obligatoire en Suisse et disposer d'une autorisation de séjour. En outre, un de ses parents doit avoir résidé 10 ans en Suisse et y avoir suivi sa scolarité et un de ses grands-parents doit avoir bénéficié d'un droit de séjour en Suisse.
25'000 jeunes concernés
Près de 25'000 jeunes en Suisse remplissent ces conditions selon une étude menée en 2016 par l'Université de Genève. Ils devraient par la suite être environ 2300 par année.
Ce n'est pas la première fois que Genève se montre proactive en matière de naturalisation. En 2016, le canton avait invité par écrit quelque 90'000 résidents genevois étrangers à lancer la procédure puisqu'ils ne pourraient plus le faire par la suite, du fait du durcissement de la législation.
Magali Rochat/jc