Ils ont dans leur ligne de mire, en particulier, l'opération du tunnel carpien, une opération très courante qu'ils ont décidé de ne plus pratiquer.
C'est une intervention qui se pratique en ambulatoire, mais dans un bloc opératoire. Le chirurgien sectionne un ligament au niveau de la main pour libérer un nerf comprimé, parce ce que celui-ci donne des sensations de fourmillements et des engourdissements dans les trois premiers doigts de la main.
Une réduction d'environ 40%
Jusqu'à l'an dernier, cette opération, c'est-à-dire l'acte chirurgical seul, qui dure entre 20 minutes et une demi-heure, était remboursé 177 francs. Depuis janvier 2018, le tarif dicté par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a baissé à 105 francs, soit une réduction d’environ 40%.
Pour protester contre cette baisse, le groupe genevois des chirurgiens de la main a décidé de ne plus pratiquer cette opération. Depuis trois semaines, 250 dossiers sont déjà en attente. Il y en aura sans doute deux fois plus à la fin février, puisque la grève est décidée jusque-là.
Les patients peuvent certes aller se faire opérer dans le canton de Vaud, à Nyon par exemple, ou alors à l'hôpital, aux HUG, sans doute avec un certain délai d'attente.
Mauro Poggia critique la grève
Une situation que le chef du Département genevois de la santé publique Mauro Poggia voit d'un oeil critique. Il estime que les médecins devraient continuer d'opérer tant que durent les négociations avec les assureurs. "Je comprends, mais je pense que le combat doit se faire d'une autre manière qu'en prenant les patients en otage."
Mauro Poggia dit cependant avoir déjà exprimé ses réticences concernant les nouveaux tarifs auprès de l'administration fédérale. Et il se montre prêt à se battre aux côtés des chirurgiens pour obtenir une juste rémunération.
Les chirurgiens genevois sont les seuls en Suisse à avoir entamé un mouvement de grève, mais l'association faîtière respecte ce choix. Comme elle négocie en parallèle un tarif forfaitaire avec les assureurs maladie, l'Association suisse des médecins avec activité chirurgicale ne veut pas s'engager dans un débat public, elle observe avec intérêt ce qui se passe au bout du lac.
L'OFSP ne commente pas cette grève, pas davantage que l'entourage du ministre suisse de la Santé, Alain Berset, qui ignorait tout jusqu'à mercredi après-midi de cette grève des chirurgiens de la main à Genève.
Les explications du chirurgien de la main Michaël Papaloïzos:
Sylvie Lambelet/ebz