Ce montant horaire représente 4200 francs par mois pour une personne travaillant 42 heures par semaine.
La population genevoise a cependant refusé plusieurs fois le principe d'un salaire minimum: en 2011, une initiative cantonale du parti SolidaritéS avait récolté 54% de non et en 2014, les Genevois avaient refusé une initiative nationale en ce sens à 66%.
Coup de pouce du Tribunal fédéral
Mais entretemps, les Neuchâtelois, eux, ont accepté le salaire minimum. Et l'été dernier, le Tribunal fédéral a rejeté les recours de plusieurs entreprises du canton. Il juge qu'établir un salaire minimum n'est pas contraire à la liberté économique car il s'agit d'une mesure de politique sociale pour le respect de la dignité humaine.
Cette jurisprudence renforce la conviction de la gauche genevoise. Pour Jocelyne Haller, députée SolidaritéS, la hausse des coûts pour les entreprises ne doit pas être un obstacle.
"Si les entreprises n'arrivent pas à payer les employés, qu'est-ce que ça veut dire?", s'interroge la candidate au Conseil d'Etat. "Cela veut dire que c'est l'Etat qui doit compléter les salaires. Or ce sont les mêmes milieux patronaux qui aujourd'hui s'insurgent contre la hausse des coûts sociaux et de la charge de l'Etat. Donc, à un moment donné, il faut être cohérent."
Vers un échec au Parlement
Il y a toutefois peu de chances que la majorité du Grand Conseil genevois partage ce point de vue. Si le projet est refusé, la gauche n'exclut donc pas de lancer une nouvelle initiative.
Etienne Kocher/oang