Arrivés jeudi à Genève, 1200 marcheurs de 17 nationalités, mais constitués surtout de Kurdes habitant en Suisse, avaient entamé lundi leur action. Ils se sont réunis le lendemain sur la place des Nations pour une protestation qui a rassemblé 2000 à 3000 personnes selon les organisateurs, 600 à 800 selon la police. L'ancien conseiller national Ueli Leuenberger (Verts/GE) était présent.
La Turquie a lancé le 20 janvier une opération militaire contre cette zone kurde en Syrie pour cibler les milices qui ont contribué à la lutte contre l'Etat islamique (EI). Ces attaques auraient fait au moins 150 victimes civiles, selon les Kurdes.
Sentiment d'abandon
Un lourd tribut qui montre "l'effondrement" des Occidentaux qui ont lâché ces alliés contre les djihadistes, a estimé une spécialiste des droits humains au sein d'organisations internationales, lors du rassemblement.
Salih Muslim, coprésident du PYD, le parti kurde en Syrie, s'insurge au micro du 19h30: "Les Etats-Unis et les autres Etats pensent à leurs intérêts et à leurs bénéfices. On ne dépend aujourd'hui que de nous-mêmes, mais sur le plan éthique, comme nous avons combattu avec eux depuis cinq ans contre l'EI. Ils devraient être de notre côté contre la Turquie."
"Silence coupable"
Les manifestants s'en sont pris au président turc Recep Tayyip Erdogan, qualifié tout à tour de "fasciste", "dictateur" ou "assassin". Mais les appels étaient tournés vers l'ONU, coupable d'être "silencieuse".
Ils ont exhorté l'institution à garantir une zone d'exclusion aérienne, des troupes internationales à la frontière et l'application des Conventions de Genève.
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