Cette opération avait pour but d'assainir l'économie du canton touchée par le travail au noir et aussi de régulariser la situation des travailleurs sans-papiers. Ce projet pilote visait les sans-papiers bien intégrés vivant et travaillant à Genève depuis plusieurs années.
Le projet Papyrus a permis de régulariser la situation de 1093 travailleurs sans-papiers, un bilan plutôt positif selon les conclusions de cette première année. Seuls quatre travailleurs sans-papiers ont vu leur demande refusée et ont été renvoyés dans leur pays d'origine.
On n'a pas les effets pervers allégués qui étaient de type effets d'appel d'air ou de flux massif en direction de l'aide sociale
"Il faudra un peu de recul pour voir si la pertinence de cette opération se confirme", commente Pierre Maudet, ministre genevois en charge de l'Economie. "Mais à ce stade, l'objectif qui était de lutter de façon très pragmatique contre le travail au noir et contre des situations illégales se révèle positif."
L'élu genevois ajoute: "On n'a pas les effets pervers allégués qui étaient de type effets d'appel d'air. On n'a pas non plus, comme certains le dépeignaient, le flux massif de personnes régularisées en direction de l'aide sociale." Et de se réjouir du fait qu'il s'agit de "personnes confirmées de manière stable dans leur job, qui maintenant paient des impôts et des cotisations sociales."
Dernière ligne droite
Concernant l'assainissement des secteurs de l'économie touchés par le travail au noir, l'Office cantonal de l'inspection et des relations du travail a contrôlé plus de 550 dossiers. Parmi eux, plus de 70% touchaient à l'économie domestique, secteur le plus touché par le travail au noir.
Toujours dans le cadre de Papyrus, qui s'achève à la fin de l'année, les employeurs concernés par l'engagement de travailleurs non déclarés n'étaient pas automatiquement dénoncés à la justice. Ils ont jusqu'au 30 juin prochain pour se mettre en conformité.
Intérêt d'autres cantons
A mi-parcours, l'opération Papyrus pourrait inspirer d'autres cantons en Suisse. "Bâle-Ville est en train d'examiner s'il veut lancer un tel projet. Les autres cantons observent encore", répond Mario Gattiker, secrétaire d'Etat aux migrations, dans l'émission Forum.
Mario Gattiker souligne que "la clandestinité et la migration irrégulière sont depuis toujours un souci de la population et des milieux politiques. Je pense que toute la Suisse peut profiter des résultats du canton de Genève. Mais c'est la compétence des cantons de dire si c'est un instrument utile ou non."
Tania Sazpinar/lgr