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A Genève, des bornes rétractables ont causé 30 accidents en 2017

Une borne retractable à l'entrée de la Vieille-Ville à Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Bornes rétractables, un système fiable? / On en parle / 8 min. / le 23 février 2018
Un auditeur de l'émission On en parle a vu sa voiture endommagée par l'une des bornes rétractables qui régulent l'accès à la vieille-ville de Genève. Une trentaine d'incidents similaires ont été recensés en 2017.

Les plots qui montent ou descendent pour permettre ou empêcher les automobilistes d'entrer dans la vieille-ville de Genève sont à l’origine de la mésaventure d’Eric Wenger. L'une d'elles est remontée sous son véhicule, lui infligeant d'importants dommages.

Interpellé par la RTS, le Département des constructions et de l'aménagement de la Ville de Genève, qui a installé le dispositif en 2016, explique que "la borne remonte après chaque passage de véhicule. Le fonctionnement est le même qu'une barrière de parking. Quand un véhicule est passé, le feu devient immédiatement rouge et cinq secondes après, la borne commence à remonter."

Ces bornes fonctionnent en fait selon un système de boucle de détection magnétique. Elles ne se déclenchent donc pas au moment où la voiture se trouve sur la borne, mais avant et après.

Un système jugé "sûr"

D’après la Ville de Genève, ce système de boucle est le plus sûr, puisqu'il détecte tout ce qui est métallique. Elle a communiqué à la RTS les chiffres des accidents sur les bornes de la vieille-ville pour 2017: au total, 30 cas d'accident ont été annoncés sur 296'422 passages de véhicules, soit un pourcentage de 0,01%.

Le département concerné assure que l'essentiel des accidents est causé par le non-respect des conducteurs de la signalisation en place, en particulier concernant le passage d'un seul véhicule à la fois. Il précise que dans environ deux tiers des cas, les automobilistes ont admis leur responsabilité.

Considérant son système comme fiable, la Ville de Genève n'envisage pas de prendre des mesures: "Il n'y a pas lieu d'installer une signalisation de danger, dès lors que si les instructions sont suivies, il n'y a pas de danger", a-t-elle répondu.

Qui porte la responsabilité?

De son côté, Eric Wenger affirme qu'il a respecté la signalisation. C’est donc sa parole contre celle de la Ville de Genève.

Pour ne pas porter la responsabilité, c’est aux automobilistes accidentés de prouver un défaut de la borne, ce qui peut s’avérer compliqué. Eric Wenger assure d'ailleurs avoir demandé en vain les statistiques d’accidents et le rapport d’expertise du système.

Pour l'avocate Fanny Roulet, spécialiste du droit de la circulation routière, ces bornes présentent un défaut de signalisation concernant la dangerosité du système. Elle estime qu'elles pourraient être complètement baissées la journée, étant donné qu'elles ne bloquent pas l'accès aux seuls riverains, mais laissent passer tout le monde, au compte-goutte.

Enquête: Maya Chollet

Adaptation web: Jessica Vial

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