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"Les dérapages avant les élections genevoises ne sont pas surprenants"

L'invité-e de Romain Clivaz
L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Charles Poncet, avocat genevois / La Matinale / 11 min. / le 4 avril 2018
Les Genevois se rendront aux urnes le 15 avril pour élire leurs autorités. Pour l'avocat et ancien député libéral Charles Poncet, l'ambiance tendue de la campagne n'est "pas surprenante" dans une "petite collectivité".

Les "dérapages sur des considérations personnelles" envers les conseillers d'Etat sortants qui ont marqué la campagne électorale genevoise ne sont "pas surprenantes", voire même "assez normales", estime l'avocat, qui a siégé au Conseil national dans les années 1990, invité mercredi de La Matinale de la RTS.

"Comme chacune et chacun cherche à s'accrocher à son siège, il y a un certain nombre de coups tordus (...) On a vu bien pire par le passé!", assure-t-il.

"Système sclérosé"

Pour lui, le problème se situe davantage au niveau de l'inertie de la structure politique. "Il est très difficile, dans un gouvernement de coalition, de se battre sur des conceptions politiques, puisque l'on va ensuite se retrouver autour d'une table à essayer de s'entendre... ou à faire semblant de s'entendre".

"Tout le système est complètement sclérosé et devrait être remplacé le plus rapidement possible. Mais il ne le sera pas, car il tourne par un microcosme de quelque 2000 personnes qui gèrent l'Etat de Genève dans l'indifférence totale de leurs concitoyens... ou presque", juge Charles Poncet.

Des citoyens "convaincus que peu importe qui on met dans ces sièges, ça sera la même chose", et qui sont de ce fait nombreux à ne pas voter.

L'ancien député libéral refuse pourtant de parler de cartel du pouvoir. "Le vrai pouvoir n'est plus dans les cantons. Il est à Berne et encore plus à Bruxelles...". Dès lors, à ses yeux, la politique genevoise "n'est plus du gouvernement. Il s'agit d'administrer une collectivité de 500'000 personnes avec des paramètres qui sont définis ailleurs".

"Supprimer la Ville de Genève"

Que faire alors? "Premièrement, supprimer la Ville de Genève. C'est ridicule dans une petite collectivité d'avoir deux entités avec toutes les structures que cela suppose".

Charles Poncet propose aussi de "remplacer l'administration à 7 personnes (...) par un système de grande ville, ou de petit Etat américain, avec une personne qui soit élue pour gouverner, diriger, administrer".

"Je ne vois pas Genève sortir du marasme dans laquelle elle se trouve avant qu'il y ait un choc profond et des modifications importantes dans le système institutionnel", justifie-t-il.

>> Retour dans le 19h30 sur les "affaires" qui éclaboussent les candidats :

Elections genevoises: des "affaires" éclaboussent des candidats
Elections genevoises: des "affaires" éclaboussent des candidats / 19h30 / 2 min. / le 3 avril 2018

Propos recueillis par Romain Clivaz

Adaptation web: Jessica Vial

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