La stratégie est double. Le groupe Ensemble à gauche a déposé un projet de loi au Grand Conseil genevois en février dernier. Or, compte tenu des majorités, le texte semble avoir peu de chance de passer la rampe du Parlement. C'est pourquoi les syndicats ont pris le relais et ont lancé une initiative cantonale.
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Il s'agit d'une troisième tentative d'instaurer un salaire minimum après une première initiative cantonale en 2011, rejetée à 54%, qui avait été suivie d'un texte fédéral, refusé lui à 66% à Genève en 2014.
Projets similaires adoptés en Suisse romande
A noter que cette troisième tentative s'inscrit dans un nouveau cadre légal. En effet, le Tribunal fédéral a admis que des salaires minimaux pouvaient être décrétés dans les cantons et que ceux-ci n'étaient donc pas contraires à la liberté économique. Des projets similaires ont d'ailleurs été acceptés dans les cantons de Neuchâtel et du Jura.
Une opportunité que les syndicats ont décidé de saisir: "Le Tribunal fédéral a débouté un recours des associations patronales neuchâteloises contre l'introduction d'un salaire minimum à Neuchâtel. Il a donné raison au Parlement cantonal qui avait choisi un autre mode de calcul pour introduire un salaire minimum cantonal, qui ne se base pas sur les barèmes de l'aide sociale mais sur les prestations complémentaires de l'AVS", a rappelé Alessandro Pelizzari, secrétaire syndical d'Unia dans le 12h30. Et d'ajouter: "Cela ferait un salaire horaire de 23 francs à Genève, soit 4080 francs par mois pour un temps plein."
Sylvie Belzer/hend