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Le procureur requiert la prison à vie pour assassinat contre Erwin Sperisen

Erwin Sperisen (au centre) est accusé d'avoir assassiné des détenus. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Erwin Sperisen (au centre) est accusé d'avoir assassiné des détenus. - [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
A Genève, le premier procureur Yves Bertossa a requis mercredi la prison à vie à l'encontre d'Erwin Sperisen pour sa participation à l'assassinat de sept détenus, en 2006. L'accusé dirigeait alors la police nationale du Guatemala.

Le magistrat a demandé une peine de 15 ans de prison au cas où la Chambre pénale d'appel et de révision ne retiendrait que la complicité du prévenu dans ces exécutions.

Le Ministère public s'en est par ailleurs remis au tribunal concernant les assassinats de trois évadés dans une autre affaire qui s'était déroulée en 2005.

Des crimes d'Etat

Yves Bertossa a souligné qu'il y avait tous les éléments dans la procédure pour démontrer la culpabilité d'Erwin Sperisen dans l'exécution extrajudiciaires de sept détenus lors de la reprise en main par les forces de sécurité du pénitencier de Pavon, lequel était tombé sous le contrôle des prisonniers.

Ces exécutions extrajudiciaires s'appellent des crimes d'Etat, a poursuivi Yves Bertossa. Pour le procureur, Erwin Sperisen a voulu faire une démonstration de force en éliminant ces détenus. L'intention était aussi d'envoyer un message aux criminels, montrant que la police pouvait les atteindre quand bon lui semblait.

ats/lan

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L'affaire Sperisen

Erwin Sperisen a dirigé la police nationale du Guatemala entre 2004 et 2007. Venu se réfugier en Suisse, il a été accusé d'avoir pris part à l'exécution extrajudiciaire de dix détenus en 2005 et 2006.

Double national suisse et guatémaltèque, il a été condamné deux fois par la justice genevoise à une peine de privation de liberté à vie.

Le Tribunal fédéral a cependant cassé cette condamnation et demandé la tenue d'un nouveau procès. Il a souligné les insuffisances de la motivation du verdict en relevant notamment diverses violations du droit d'être entendu.

Erwin Sperisen a été remis en liberté provisoire fin septembre après cinq ans de détention préventive passés dans la prison genevoise de Champ-Dollon.