Les garanties sont-elles en effet suffisantes pour que toute la lumière sur le voyage controversé de Pierre Maudet soit faite?
Le Ministère public aurait sollicité l'appui de l'Inspection générale des services (IGS), la police des polices, ce printemps seulement, au moment où les médias se sont ressaisis de l'affaire, a appris la RTS. Alors même que l'enquête a été formellement ouverte l'été dernier. Est-ce normal, une simple coïncidence?
Le Ministère public précise, par la voix de son porte-parole Henri Della Casa, qu'une enquête conduite par des procureurs signifie que ceux-ci entreprennent des actes d'instruction eux-mêmes, le premier acte ayant eu lieu le 8 septembre.
Une situation "absurde"
Autre question, cette unité, qui répond directement au Parquet, dépend hiérarchiquement du Département de la sécurité dirigé par Pierre Maudet.
Pour Pierre Bayenet, avocat et député suppléant d'Ensemble à Gauche, interrogé dans La Matinale de jeudi, "c'est tout à fait absurde d'avoir un service de police qui doit enquêter sur son chef. Une telle situation ne devrait pas exister".
Loi à modifier?
Autre difficulté, le procureur général Olivier Jornot est membre du Parti libéral-radical tout comme Pierre Maudet. Pour Yvan Jeanneret, professeur de droit pénal à l'Université de Genève, il faudrait modifier la loi. "Une bonne solution consisterait à sortir du cadre institutionnel et à pouvoir désigner un procureur extraordinaire hors du canton", a-t-il déclaré dans La Matinale. Cette solution lèverait passablement les pressions, selon lui.
Pour se prémunir de tout lien d'intérêt, Olivier Jornot s'est entouré de deux de ses premiers procureurs, Yves Bertossa et Stéphane Grodecki, en charge formellement de la procédure, tous deux socialistes.
Laetitia Guinand