Pierre Maudet s'est rendu à Téhéran en 2016 en compagnie du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, qui se déplaçait en Iran avec des grands patrons et quelques élus cantonaux. Parmi eux, Diego Aponte, chef de la Mediterranean Shipping Company (MSC), deuxième transporteur maritime de containers au monde, qui emploie 900 personnes à son siège de Genève.
L’homme d’affaires a invité Pierre Maudet à faire le voyage de retour dans son jet privé, ce qu'il a accepté sans arrière-pensée, comme le confirme le magistrat au quotidien zurichois. "Ce vol n’était pas affrété exprès pour moi, il y avait des places libres, ça n’était pas un cadeau", précise Pierre Maudet. Cela lui a fait gagner du temps et lui a permis de s’entretenir avec un chef d’entreprise important, ajoute-t-il, estimant qu'il n'y a rien de répréhensible.
Conflit d'intérêts?
Pourtant, le quotidien zurichois relaie des avis critiques. Le professeur bâlois Mark Pieth, expert anticorruption, dénonce le manque de sensibilité du Genevois, qui s’expose à des accusations de conflit d’intérêts. Même avis pour le patron d’une grande entreprise, qui reste anonyme, et appelle les conseillers d’Etat à davantage de prudence lorsqu'ils acceptent des vols gratuits.
La NZZ précise que ce cas n’a rien à voir avec l’affaire du séjour de Pierre Maudet à Abu Dhabi, payé par un entrepreneur libanais.
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Alain Arnaud/lgr