Sur proposition de quatre partis politiques - Ensemble à Gauche, PS, Verts et MCG - le Grand Conseil va débattre d’ici fin juin en session extraordinaire d’une résolution déposée jeudi. Le texte demande aux parlementaires de "réprouver l’acceptation d’un luxueux cadeau par Pierre Maudet", mais aussi par son proche collaborateur.
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Dans le viseur du Parquet genevois
Le nom du chef de cabinet de Pierre Maudet est évoqué depuis le début de l’affaire, mais les questions posées par son propre voyage à Abu Dhabi étaient restées jusqu'ici dans l’angle mort des médias et des politiques.
Or l’invitation dont a manifestement aussi bénéficié Patrick Baud-Lavigne pose un nombre certain de problèmes et de questions. C'est pour cela qu'il est actuellement impliqué - tout comme Pierre Maudet - dans la procédure ouverte par le Parquet genevois, il revêt le titre de personne appelée à donner des renseignements.
La loi sur le personnel très claire face aux cadeaux
Le cadeau reçu par le second du président du Conseil d’Etat est estimé à moins de 20'000 francs, même si l’on ignore aujourd’hui le coût exact et le nom du généreux donateur. Or le règlement d’application de la loi relative au personnel est strict: il est interdit de solliciter ou d’accepter des dons ou d’autres avantages en raison de sa situation officielle.
Pour l'heure, Patrick Baud-Lavigne - tout comme Pierre Maudet - relève que ce voyage était strictement privé. Il nie par ailleurs avoir rencontré des officiels et tenu une quelconque réunion de quelque sorte que ce soit.
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Mais cette position est mise à mal par la présence même du collaborateur personnel du magistrat à l'occasion d'un séjour présenté comme des vacances en famille. D'autant que Patrick Baud-Lavigne serait également passé par le service du protocole de l’aéroport de Genève pour prendre l’avion.
Face aux questions des députés, Patrick Baud-Lavigne ne jouit cependant pas de la même protection que le président du Conseil d'Etat. Il pourrait faire l’objet d’une enquête administrative sur décision de l'exécutif.
Laetitia Guinand/oang
Une précision par rapport au papier original diffusé le 1er juin 2018 dans l'émission Forum sur le problème posé par le voyage reçu par Patrick Baud-Lavigne. Le chef de cabinet du conseiller d’Etat genevois Pierre Maudet risque l’ouverture d’une enquête administrative et une mise en inculpation par le Parquet. Aujourd’hui, dans le viseur de la justice genevoise, Patrick-Baud-Lavigne n’a toutefois pas encore été entendu. Par ailleurs, selon nos sources, Patrick Baud-Lavigne ne serait pas rentré de ce voyage en même temps que le conseiller d’Etat, une version que Patrick Baud-Lavigne conteste.