En l'espace de deux générations, le nombre de personnes détenant un diplôme universitaire, d'une haute école supérieure (HES) ou d'une école professionnelle supérieure a presque doublé dans le canton de Genève. En effet, entre 2012 et 2016, 39% des résidents genevois de 45 à 64 ans, en moyenne, étaient titulaires d'un diplôme de degré tertiaire, selon l'Office cantonal de la statistique. Cette proportion se monte à 29% pour les 65 ans ou plus.
"C'est un phénomène lié à la démocratisation des études universitaires que l'on observe dans tous les pays occidentaux", explique François Abbé-Decarroux, directeur de la HES-SO Genève, sur les ondes de la RTS. Il souligne la manière dont la Suisse a rattrapé son retard par rapport aux pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE): "Elle a comblé ce retard grâce aux HES, dès les années 2000."
"Effet pervers"
Le directeur-adjoint du Service de la recherche en éducation du canton de Genève Dominique Gros relève toutefois un bémol: "Quand on élabore des politiques volontaristes pour améliorer le niveau de certification de la population, on obtient des résultats. Mais un des effets pervers de ce mécanisme c'est que ces titres perdent de leur valeur sur le marché du travail. Ce n'est donc plus suffisant de détenir un CFC ou une maturité professionnelle pour devenir infirmier ou infirmière par exemple. Maintenant, il faut un Bachelor de haute école", explique-t-il.
A noter que, dû à son caractère urbain et son profil international, le canton de Genève compte 40% de diplômés d'études supérieures, soit 10% de plus que la moyenne suisse.
Sylvie Lambelet/hend
38% des résidents suisses ont terminé une formation supérieure
Parmi l'ensemble des résidents suisses âgés de 15 ans ou plus, 38% ont terminé une formation de degré tertiaire entre 2012 et 2016, selon l'Office cantonal de la statistique du canton de Genève.
Ce taux s’établit à 23% pour les ressortissants de l'Europe de l'Est ou du Sud, notamment du Portugal, de l'Italie ou de l'Espagne.
Ce taux s'élève par contre à 66% pour les ressortissants de l'Europe de l'Ouest et du Nord, principalement de France, du Royaume-Uni ou d'Allemagne.