La conseillère d'Etat Anne Emery-Torracinta parlait jeudi dernier sur les réseaux sociaux de "décision de bon sens", après l'adoption de la loi française. Elle annonçait dans le même temps le lancement d'une réflexion autour du téléphone portable dans les écoles du canton.
Le Département de l'instruction publique genevois envisage d'encadrer plus strictement, voire d'interdire l'usage des portables à l'échelon de l'enseignement obligatoire.
Réglementer ou bannir entièrement
Contactée par la RTS, la socialiste précise que la question est de savoir s'il faut formaliser certaines règles, comme le dépôt des téléphones avant l'entrée en classe, et même de les interdire totalement dans l'enceinte des écoles et des cycles d'orientation.
Le président du Syndicat des enseignants romands (SER) se dit favorable au lancement d'une réflexion, mais son avis est nuancé: "Il faut surtout réfléchir aux utilisations possibles de ces portables dans le cadre pédagogique", souligne Samuel Rohrbach. "Donc une interdiction globale, non, parce qu'on peut quand même les utiliser avec certains élèves à besoins particuliers."
Le président du SER souligne que certains cantons ou établissements ont peut-être plus de difficultés de gestion, "donc avoir les autorités derrière pour aider les enseignants et les directions à mettre en place ces règles, ça peut être aussi une bonne chose."
"Passer à côté d'un phénomène de société"
Pour Stéphane Koch, spécialiste des questions numériques, bannir totalement les téléphones serait une erreur. "Un téléphone mobile, un smartphone qui contient des applications, qui offre énormément de possibilités, il y a des risques et énormément d'opportunités", dit-il. "C'est passer à côté d'un phénomène de société. L'accompagnement pédagogique, par rapport à la technologie et la transformation numérique de notre société, devrait être l'élément privilégié."
Genève lancera la réflexion sur ces sujets à l'automne. Directions d'écoles, enseignants, parents et élèves seront consultés.
Mathieu Cupelin/oang