Plus de 200'000 m2 de locaux inoccupés sont recensés à Genève. Il s'agit entre autres de surfaces commerciales désuètes qui ne trouvent plus preneurs. Mais toutes ne se prêtent pas à une transformation en appartements, notamment à cause de contraintes techniques au niveau de l'arrivée d'eau et de l'électricité.
Mais trois ans après l'entrée en vigueur de la loi, le résultat est insignifiant. Selon les chiffres du Département des constructions et de l'aménagement, actuellement, seuls 30 logements supplémentaires au maximum ont vu le jour.
"La loi dont on espérait une production totale d'environ 1500 logements ne fonctionne pas encore en plein", constate Christophe Aumeunier, secrétaire général de la chambre immobilière.
"Pour moi, il n'y a aucune surprise". Interrogé dans Forum, le conseiller d'Etat genevois en charge des constructions Antonio Hodgers a expliqué pourquoi cette loi n'a aucun effet. "Elle est inefficace puisque transformer des bureaux en logements était déjà possible légalement avant. Je l'avais déjà dit il y a 3 ans au Conseil d'Etat".
L'Etat garderait le contrôle
"Les propriétaires et les régies doivent prendre l'habitude de penser à faire ces transformations entre des bureaux libres et de nouveaux appartements", relève de son côté Christophe Aumeunier.
"La seconde raison tient à des questions administratives. Nous avions prévu une procédure d'autorisation de construire accélérée et finalement le Département se sent obligé d'utiliser une procédure de construire habituelle, qui prend entre 9 et 12 mois, c'est un frein important."
En filigrane, la critique adressée à l'Etat est qu'il veut garder un contrôle sur les surfaces transformées et sur les prix plutôt que de passer par des procédures accélérées comme le prévoyait la loi soutenue par la droite. A défaut de procédure simplifiée, au moins pourrait-on encourager ces transformations par des incitations fiscales, estime Christophe Aumeunier.
Car, suite à la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire, il faut certes construire plus dense sur les rares surfaces agricoles restantes mais aussi mieux utiliser le potentiel de densification de la ville.
Sylvie Belzer/lgr