Monica Bonfanti s'est dit choquée de l'agression de cinq femmes en pleine rue de Genève la semaine dernière. "C'est tragique et cela nous a beaucoup choqués." Mais, ajoute-t-elle, il faut rester prudent lorsqu'on parle de ce type de cas qui restent "exceptionnels". "Le pourcentage de femmes victimes de violences n'a pas beaucoup changé depuis 2011 et se situe toujours entre 45 et 46%."
Ce qui a changé, précise-t-elle, c'est l'intensité des agressions. "Les policiers nous disent que lorsqu'on parle de bagarres, ce n'est plus la même chose qu'il y a dix ans en arrière. Il y a davantage de violences et plus de défiance envers l'autorité."
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Travail en réseau
La lutte contre la violence faite aux femmes passe par l'étroite collaboration des différents acteurs, souligne la commandante de la police genevoise.
"On a beaucoup travaillé avec le bureau de la promotion de l'égalité entre hommes et femmes, ainsi qu'avec les Hôpitaux universitaires de Genève pour la prise en charge des victimes. Nous devons davantage travailler de manière coordonnée avec les autres maillons."
Propos recueillis par Romain Clivaz
Texte web: hend
Les femmes socialistes demandent des mesures
Pour sensibiliser la population à la problématique et tenter de la résoudre, les femmes socialistes ont présenté vendredi à Berne un plan en cinq mesures, qui commence par une campagne de prévention à l'échelle nationale. Intitulée sobrement "Non, c'est non", elle serait cofinancée par les pouvoirs publics.
Un réseau d'offres de conseil et de thérapie sur tout le territoire serait nécessaire pour mieux orienter les victimes, selon les initiantes. De même, il faut augmenter le nombre de foyers d'hébergement et améliorer les solutions d'accompagnement.
Les femmes socialistes demandent également la création d'une institution de monitoring pour combler le manque de statistiques sur les agressions dans la rue.