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Marche arrière à Genève sur le secret médical des détenus dangereux

Le Parlement genevois renforce le secret médical des détenus dangereux. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Marche arrière à Genève sur le secret médical des détenus dangereux / Le 12h30 / 1 min. / le 30 août 2018
Après avoir assoupli le secret médical des détenus dangereux suite à l'assassinat de la socio-thérapeute Adeline en 2013, le Parlement genevois a fait marche arrière jeudi. Il va ainsi contre la volonté du Conseil d'Etat.

Début 2016, le secret médical concernant les détenus dangereux a été assoupli dans la loi cantonale. Mais cette modification avait fait bondir à l'époque l'association des médecins genevois, qui souhaitait préserver un secret médical fort.

Droit ou obligation d'informer

Jeudi, une majorité du Grand Conseil s'est finalement prononcée en faveur du contre-projet élaboré par un groupe de députés - en collaboration avec cette association. La question principale était de savoir si les médecins ont le droit ou l'obligation de transmettre les informations aux autorités lorsqu'ils se retrouvent face à un détenu donnant des signes de dangerosité pour la société.

La majorité du Parlement a finalement opté pour la première option: les médecins gardent la possibilité de le faire sans y être automatiquement obligés.

Le secret médical est donc à nouveau renforcé, et Genève revient en quelque sorte à la situation d'avant la modification de 2016. Pour les partisans du texte voté, celle-ci permet d'assurer totalement la sécurité de la population puisque les médecins sont les mieux placés pour savoir quelle information doit être transmise.

Le contre-pied du gouvernement genevois

C'est une défaite pour le Conseil d'Etat, qui s'est pourtant battu jusqu'au bout. Il voulait à tout prix maintenir cette obligation automatique d'informer les autorités et avait même déposé un amendement de dernière minute.

Devant les députés, les conseillers d'Etat Pierre Maudet et Mauro Poggia ont mis en avant deux points fondamentaux à leurs yeux: la nécessité d'une harmonisation au niveau romand, sachant que plusieurs cantons ont récemment été en faveur d'un assouplissement du secret médical, et la nécessité de placer la sécurité avant la secret médical dans les cas d'extrême nécessité. Mais ces deux arguments n'ont pas convaincu la majorité du Grand Conseil.

Tania Sazpinar/oang

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