Sur la question d'une hypothétique démission de Pierre Maudet, Antonio Hodgers a souligné son devoir de réserve. "Le Conseil d'Etat ne peut pas s'immiscer dans un tel choix (...) Cela appartient à la personne, à son entourage proche, à sa capacité à résister. C'est aussi une projection de vie qui se joue. Toutes ces choses sont trop intimes et sur lesquelles le gouvernement ne peut pas intervenir", explique-t-il au micro de la RTS vendredi.
Il relève toutefois: "Le gros problème que soulève cette affaire c'est celui de la réaction qui consiste à dire que tous les politiciens sont pourris (...) Elle nous rappelle aussi le devoir de sincérité et de sortir d'une certaine langue de bois."
Il poursuit: "D'autres élus ont démissionné pour des affaires beaucoup plus bénignes, à commencer par (l'ancien ministre genevois) Mark Muller il y a six ans. Il avait aussi menti pendant quelques jours. C'était une soirée un peu arrosée et il y avait eu une échauffourée avec un barman. Cela paraît dérisoire quand on compare à ce que l'on vit aujourd'hui", rapporte l'élu vert.
"Je ne suis pas un homme de pouvoir"
Questionné sur les relations entre les deux hommes, Antonio Hodgers évoque des rapports cordiaux: "On n'a jamais eu à proprement parler une relation d'amitié. C'est vrai que nous sommes de vieux compagnons de route, on a eu des combats communs, on a aussi eu des différends. Je constate aussi qu'on a développé une approche de la politique très différente. On était peut-être plus proches lorsqu'on était au Parlement des jeunes."
Quant à sa nouvelle fonction de président, le ministre se dit serein. "J'ai été nommé vice-président dans le tournus habituel. C'est donc le hasard qui fait que je me retrouve dans cette fonction et cela me va."
Il ajoute: "Ce qui m'intéresse avant tout dans cette fonction, c'est la réalisation des projets. Je dirais que je ne suis pas un homme de pouvoir, mais un homme de conviction. Je ne veux pas refuser d'assumer ce pouvoir, mais celui-ci reste un moyen pour réaliser des projets."
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Propos recueillis par Romaine Morard et Romain Clivaz