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Instruction pénale ouverte pour viol contre Tariq Ramadan à Genève

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Affaire Tariq Ramadan à Genève: ouverture d’une instruction pénale. / 19h30 / 2 min. / le 16 septembre 2018
Le Ministère public genevois a ouvert une instruction pénale à l’encontre de Tariq Ramadan. Cette décision fait suite au dépôt d’une plainte pénale par une Suissesse le 13 avril 2018.

Après cinq mois d'enquête, le parquet a jugé que cette plainte était suffisamment sérieuse, et a ouvert début septembre une instruction à l'encontre de Tariq Ramadan, révèle dimanche la Tribune de Genève.

Le Ministère public a retenu les accusations de viol et contrainte sexuelle, mais a rejeté la circonstance aggravante de la cruauté.

Contacté par la RTS, l'avocat de la victime, Me Romain Jordan, a confirmé l'information.

Tariq Ramadan bientôt auditionné en France ?

Dans un premier temps, la plaignante a été entendue par la police. Les inspecteurs ont alors mené une enquête avant de rédiger un rapport préliminaire à l’attention du procureur Adrian Holloway. Le représentant du Ministère public en a pris connaissance et il a décidé d'ouvrir une instruction pénale.

Adrian Holloway pourrait se rendre en France ces prochaines semaines pour auditionner Tariq Ramadan, incarcéré depuis février. L'avocat de la plaignante assisterait en principe à cette audition ainsi que les avocats genevois de l'islamologue.

Nouvelle confrontation mardi

Agé de 56 ans, Tariq Ramadan est incarcéré depuis sa mise en examen le 2 février à Paris pour "viol", après les plaintes de deux femmes. Il a été placé sous le statut de témoin assisté dans le cadre d'une troisième accusation de viol.

Mardi, l'islamologue, qui clame son innocence, doit être de nouveau confronté à la deuxième plaignante, "Christelle", tandis que sa défense compte déposer une nouvelle demande de mise en liberté sous contrôle judiciaire. Ses deux demandes précédentes ont été rejetées par la justice.

Fabiano Citroni/ats/jop

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Le récit de la victime

La plaignante genevoise explique avoir rencontré Tariq Ramadan en 2008. Elle appréciait alors ses positions sur "un islam non clanique et non patriarcal".

Selon ses déclarations, elle aurait souhaité assister à une conférence privée à Genève en octobre 2008. Tariq Ramadan lui aurait alors proposé de partager un café, une invitation qu'elle dit avoir décliné dans un premier temps. Mais l'islamologue aurait insisté.

La plaignante explique qu'il lui aurait demandé de le rejoindre dans un hôtel. Là, après l'avoir fait monter dans sa chambre, il l’aurait alors violée pendant plusieurs heures.

Incarcéré depuis 7 mois en France, Tariq Ramadan est mis en examen depuis le 2 février, accusé d'avoir violé deux femmes.

Une troisième femme l'accuse également de viol, mais le théologien de 56 ans n'a pas encore été interrogé ni mis en examen dans ce volet.

Le petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans clame son innocence.

Lors de son premier interrogatoire en juin, il a reconnu avoir eu des relations extraconjugales avec cinq femmes. "Je ne suis pas un violeur", avait-t-il affirmé, évoquant "des rapports fougueux, de domination mais dans un cadre de consentement et de complicité".