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A Genève, la mammographie se pratique "par quartiers"

Dans le dépistage du cancer du sein toutes les femmes ne sont pas égales. Le nombre de mammographies diverge selon les quartiers
Dans le dépistage du cancer du sein toutes les femmes ne sont pas égales. Le nombre de mammographies diverge selon les quartiers / 19h30 / 2 min. / le 30 septembre 2018
A Genève, 85% des femmes se font régulièrement dépister contre le cancer du sein. Mais une étude menée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l’EPFL révèle que des quartiers entiers échappent à la mammographie.

Menée auprès de 5000 résidentes genevoises entre 50 à 74 ans, cette étude, que la RTS a pu consulter, permet pour la première fois de dresser une carte de la prévention, où l'on peut distinguer des îlots de non-adhérence au dépistage.

"On peut identifier très clairement dans Genève les quartiers où les femmes participent collectivement, et d'autres régions où les femmes ne participent pas et cela probablement depuis des années", explique Idris Guessous, chef de service de médecine de premier recours aux HUG, et un des auteurs de l’étude.

Dans ces derniers quartiers, le médecin cite la rive droite, le centre, Meyrin, Onex, la Jonction, "des territoires dont on sait qu’ils souffrent davantage au niveau économique, avec un niveau de formation plus bas que la rive gauche dans le canton de Genève", détaille-t-il.

>> La carte des zones de non-dépistage : La carte des zones de non-dépistage du cancer du sein à Genève, élaborée dans le sillage de l'étude des HUG et de l'EPFL. [Mapbox, Data ODbl, OpenStreetMap contributors]
La carte des zones de non-dépistage du cancer du sein à Genève, élaborée dans le sillage de l'étude des HUG et de l'EPFL. [Mapbox, Data ODbl, OpenStreetMap contributors]

Effet de mimétisme

Si le statut socio-économique est déterminant, ce n'est pas le seul facteur. L’étude révèle aussi un effet de mimétisme entre les femmes: elles s’auto-influenceraient en fonction de leur proximité géographique.

"On peut imaginer qu’il y ait des discussions entre femmes, dans les quartiers, sur ces thématiques", avance Idris Guessous. "'As-tu été invitée au dépistage, qu’est-ce que tu en penses?' Des femmes d'avis opposé pourraient échanger leurs vues, entre voisines. On peut imaginer que ce partage d’informations influence les femmes d’un même quartier."

"Outil de précision"

Cette "carte du dépistage" interpelle les milieux de prévention et offre un outils très précis pour mieux cibler les campagnes de sensibilisation au dépistage du cancer du sein.

"Cette carte vient nous dire: 'il y a des actions qu'on n'a pas dans certains quartiers, il faut qu'on les ait'", explique Béatrice Arzel, directrice de la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer du sein. "Il faut qu'on essaie de comprendre les raisons et qu'on communique plus fortement dans les réseaux d'activité de ces quartiers-là."

A Genève, 450 cancers du sein en moyenne sont diagnostiqués chaque année, et près de 80 femmes en meurent. En Suisse, ce sont plus de 5700 cancers du sein qui sont diagnostiqués chaque année, et près de 1400 femmes en décèdent.

Flore Amos/kkub

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