Robert Cramer a expliqué dans la newsletter de son parti que sa décision "n’est pas récente". Le sénateur en avait fait part au début de l’été à la présidence du parti. "Nous avions convenu de communiquer à la fin de la session d’automne, après le vote sur l’initiative sur les aliments équitables, dont je co-présidais le comité", précise l'écologiste.
"Lorsqu'on quitte une fonction d'élu, il ne faut pas l'annoncer trop vite, sinon on devient transparent", a confié l'élu âgé de 64 ans dans l'émission Forum.
Robert Cramer précise dans son message au parti qu'il avait déjà beaucoup hésité à se présenter en 2015. "Il me semblait que le moment était venu d’amener du sang neuf dans la politique fédérale et, aussi, d’avoir plus de temps à consacrer à mes engagements associatifs et professionnels", confie-t-il. Finalement, il avait considéré que "la situation politique exigeait que le Conseil des Etats puisse pleinement jouer son rôle de contre-pouvoir par rapport au Conseil national dont le glissement à droite était attendu".
Lisa Mazzone "va réfléchir"
Selon Robert Cramer, la situation est différente aujourd'hui. "Elle n'est plus celle de 2015 et je n’ai aucune raison de provoquer un débat pour changer nos statuts qui limitent les mandats à trois législatures", écrit-il à ses collègues de parti.
Robert Cramer quittera donc Berne après trois mandats au Conseil des Etats. Pour briguer sa succession dans le camps écologiste, le nom de Lisa Mazzone est souvent évoqué. Contactée, la conseillère nationale a précisé à la RTS qu'elle "prend note" de la décision de Robert Cramer et "va réfléchir" pour déterminer si elle se lance dans la course. "Elle est prête, mais il ne faut pas tuer le processus de désignation interne des candidats", a encore estimé Robert Cramer dans Forum.
La socialiste Liliane Maury Pasquier, qui formait avec Robert Cramer un tandem de gauche pour représenter le canton de Genève à la Chambre haute, a également annoncé fin septembre qu'elle ne se présenterait pas pour un nouveau mandat après 24 années passées à Berne. Les deux sièges dévolus au canton seront donc renouvelés à l'automne 2019.
Guillaume Rey/boi