Réuni samedi, le Bureau s'est dit "consterné" par le rapport rendu jeudi par la Cour des comptes de Genève. Celle-ci avait dénoncé des dérives dans les frais professionnels du Conseil administratif et de la direction.
La Cour avait ciblé l'achat d'alcool, l'utilisation exagérée de taxis ou encore, notamment dans le cas de Guillaume Barazzone, des coûts de téléphone portable exorbitants.
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"Nous voulons savoir"
Interrogé samedi par la RTS dans l'émission Forum, le président du Bureau du Conseil municipal genevois Eric Bertinat condamne les frais exorbitants des élus genevois en 2017: "C'est inacceptable. Surtout que les conseillers administratifs gagnent quand même plus de 20'000 francs par mois et que, malgré ça, ils vont piocher dans les finances publiques. Les années précédentes, on peut s'imaginer que ça ne devait pas être triste non plus."
La volonté de remonter sur dix ans pour vérifier les notes de frais des élus s'explique par un souci d'équité. "N'importe quel citoyen qui est mal parti avec le Département des finances peut faire l'objet d'une investigation sur dix ans. Donc, finalement, conseiller administratif ou pas, nous voulons savoir, nous voulons faire la lumière sur ce qu'il s'est passé", déclare Eric Bertinat.
Le président du Bureau demande en outre des réponses aux "mensonges" des conseillers administratifs face aux interrogations ces dernières années sur les dépenses des élus. La séance du législatif municipal du 13 novembre prochain sera consacrée au rapport de la Cour des comptes. La commission des finances va s'en saisir.
Pas de contrôle interne
Eric Bertinat reproche également à la conseillère administrative Sandrine Salerno, en charge des Finances, de ne pas avoir lancé de contrôle interne. "C'est peut-être ce qui m'a le plus surpris", indique-t-il. Le Bureau cible aussi l'"obstruction" des membres du Conseil administratif qui ont entravé selon lui les investigations de la Cour des comptes.
Seul le gouvernement cantonal peut décider d'éventuelles sanctions. "Il est évident que le Conseil d'Etat se saisira" du dossier, explique également Eric Bertinat.
De son côté, le Ministère public, cité samedi dans la Tribune de Genève, va prendre connaissance du rapport avant de possibles poursuites pénales. La Cour des comptes avait elle déjà dénoncé la situation auprès de l'Administration fiscale cantonale.
ats/gma