Le syndicat demande au Conseil d'Etat genevois de procéder à un contrôle approfondi d'Uber Eats et même d'empêcher ses activités si elle prend des libertés avec la législation suisse.
Unia reproche tout d'abord à Uber de ne pas être inscrit au registre du commerce suisse. L'entité contractante pour les livreurs est une société enregistrée aux Pays-Bas.
Le syndicat s'inquiète aussi du statut des futurs livreurs: Uber Eats les considèrent comme des indépendants. Ils échappent ainsi au contrat type de travail pour le transport de choses. En clair, on ne leur garantit ni un salaire minimum, ni une durée maximale de travail.
Uber et les autres
Pourtant d'autres entreprises sont déjà présentes sur ce marché, comme la société suisse Smood.ch ou encore EAT.ch, propriété, elle, du groupe Just Eat, basé à Londres.
Mais c'est bien Uber Eats qu'Unia a plus particulièrement dans le collimateur, même si le secrétaire syndical Umberto Bandiera s'en défend: "On ne fait aucune discrimination. Ces modèles qui contournent les lois et bafouent systématiquement les droits des travailleurs, ça nous inquiète, peu importe le nom de l'entreprise. (...) Et effectivement il y a des nouveaux acteurs qui arrivent sur le marché et qui causent encore plus de soucis parce qu'il s'agit de grandes sociétés qui ont toute la capacité de respecter les lois. Et si elles ne le font pas c'est peut-être parce que les autorités n'ont pas fait le nécessaire."
Réunion de travail
Reste que ce combat ressemble tout de même à un cas particulier: Uber est le symbole par excellence des mutations du monde du travail imposées par les plateformes numériques. Uber qui n'a d'ailleurs pas répondu aux questions de la RTS.
Par ailleurs, une réunion de travail avec Uber Eats initiée par le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia, en charge de l'emploi et de la santé, se tiendra prochainement.
Cléa Favre/pym