Le problème est récurrent depuis plusieurs années en Suisse, mais le canton du Jura est particulièrement touché cette année - notamment en Ajoie.
Les sangliers pullulent et labourent tout sur leur passage, dévastant les cultures. En cause: une population qui ne cesse d’augmenter et qui n’a pas de prédateur naturel. A cela s’ajoutent des prescriptions de chasse qui ne suffisent plus à une régulation efficace.
"Cette fois ça suffit, on n'est plus d'accord"
Et les agriculteurs, qui constatent des dégâts au quotidien depuis plusieurs semaines, en ont marre. Ils touchent des indemnités, mais qui ne couvrent que très partiellement ce qu’ils ont perdu, sans compter le temps passé à remettre en état des surfaces qui seront à nouveau détruites.
"Depuis cet automne, c'est vraiment tous les matins qu'on découvre les dégâts. Et surtout, on ne voit pas d'évolution dans un proche avenir", raconte un agriculteur de Porrentruy. "Mais cette fois, ça suffit. Nous, on n'est plus d'accord, on veut de l'efficacité." Lui et ses collègues en appellent donc à plus de prélèvements de sangliers.
Tirs nombreux mais insuffisants
De nombreuses mesures ont déjà été prises en Suisse, sans pour autant enrayer la prolifération du sanglier. Sur l'ensemble du pays, le nombre de tirs de sangliers se situe entre 4000 et 10'000 ces dernières années. Dans le canton du Jura, on parle de plus de 500 l’an dernier. Mais il faudrait en prélever le double, estiment certains. D'autant que les nuisances de ces animaux ont un coût: en 2017, les cantons romands - Vaud, le Jura et Neuchâtel en tête - ont versé au total plus d'un million de francs.
Le gouvernement jurassien est appelé par une motion à adapter tous les points susceptibles de faciliter la chasse au sanglier. Déposée par un agriculteur UDC et intitulée "Feu libre contre les dommages causés à la faune", elle doit encore être acceptée par le Parlement où le débat pourrait être nourri.
Gaël Klein/oang