Pour le village de Vellerat et son maire Pierre-André Comte, c’est une véritable page d’histoire qui se tourne. Une histoire alimentée par la Question jurassienne depuis les plébiscites des années 1970.
Le village farouchement décidé à quitter le canton de Berne avait dû batailler dès 1975 avant de pouvoir rejoindre le Jura en 1996. Si la commune disparaît juridiquement, il n'est pas question qu'elle perde son âme, conservée dans l'ancienne école du village.
"Ce bâtiment va continuer d'accueillir notre musée du combat, nous avons une quantité très importante d'archives, nous avons de quoi montrer encore que l'histoire a son importance dans notre vie quotidienne", se réjouit Pierre-André Comte. "Le village de Vellerat, qui s'est levé contre l'envahisseur bernois en 1975, va conserver son caractère de rebelle et faire valoir ses intérêts et ses attentes au sein de la nouvelle commune, j'en suis persuadé", confie le maire de la commune et militant autonomiste.
Nous avons toujours voulu être ceux qui allaient précéder et ouvrir la voie à la ville de Moutier
Celui qui fut nommé à la tête de Vellerat en 1982 salue la détermination des habitants de son village pour rejoindre le Jura. "A chacune des occasions patriotiques dans le canton du Jura, Vellerat est évoquée, son combat est rappelé à la mémoire des gens et j'en suis assez fier parce que la commune a montré l'exemple."
"Pendant ces 25 années de lutte, ce qui explique probablement la "résistance" du canton de Berne, c'est que nous avons toujours voulu être ceux qui allaient précéder et ouvrir la voie à la ville de Moutier."
Pierre-André Comte en est convaincu: avec la fusion, Vellerat et ses 70 habitants remettent le témoin à la cité prévôtoise, qui selon lui réussira comme Vellerat à rejoindre un jour le canton du Jura.
Gaël Klein/lgr