Le document va permettre aux autorités d’établir une stratégie lors de la prochaine législature. Mais il ne mentionne nulle part en tant que tel le nombre de personnes pauvres dans le canton du Jura. Les 40 pages font plutôt état de plusieurs indicateurs sur l’état social de la population.
"Appréhender la complexité du phénomène"
"On a souhaité ouvrir le champ parce qu'au final la pauvreté et la précarité sont un phénomène qui a plusieurs dimensions et qu'il s'agit d'appréhender et d'étudier dans toute sa complexité et sa globalité", justifie le chef du Service de l’action sociale Julien Cattin vendredi dans le 12h30. "Cela nous paraissait plus en phase avec la nécessité - pour les pouvoirs publics - d'agir non pas uniquement sur les considérations matérielles mais aussi sur des aspects liés à la formation, à la santé ou au travail par exemple."
Si l'on s’en tient strictement au plan matériel, la pauvreté concerne entre 7 et 10% de la population jurassienne. Et 6000 personnes ont recours par ailleurs à au moins une prestation d’aide sociale au sens large et le risque de pauvreté concerne 8000 Jurassiens, sans qu’on puisse pour autant additionner ces deux chiffres. Les étrangers et les femmes sont plus particulièrement précarisés.
Pour ouvrir le débat politique
De l’aveu même des autorités cantonales, ce rapport est plutôt à considérer comme une version 0 de ce que demandait une motion en 2010 et qui voulait que soient dressés les moyens de lutte contre la pauvreté et d’évaluer leur efficacité.
Sa conclusion laisse augurer des discussions à venir. Selon ses auteurs, il va permettre d’ouvrir le débat politique,notamment sur les moyens à consacrer à la lutte contre la pauvreté.
Gaël Klein/oang