La démarche initiée par les différents partenaires se veut résolument orientée "marché", en particulier dans le domaine de l'entrepreneuriat agricole et la création de valeur ajoutée.
Pour les Jurassiens qui se rendront en novembre au Cameroun, il s'agira surtout d'échanger des expériences avec de jeunes agriculteurs africains qui ne bénéficient pas de conditions-cadre identiques: "C'est l'ouverture à un autre monde, un autre milieu", explique Olivier Girardin, directeur de la Fondation rurale interjurassienne.
"On se plaint parfois des conditions qu'on peut rencontrer dans l'agriculture et, là, on ira voir les défis que peuvent avoir de jeunes agriculteurs dans un contexte camerounais où on n'a pas les soutiens qu'on peut avoir ici en Suisse, on n'a pas de mesures de protection sur frontière", remarque Olivier Girardin. "Donc qu'est-ce que veut dire l'agriculture au Cameroun? Et puis sortir de chez soi, ça permet d'ouvrir les perspectives et réfléchir à ce qu'on fait chez soi".
L'auto-emploi
L'Institut agricole d'Obala (IAO) au Cameroun forme plus de 850 étudiants par année. Il s'est beaucoup inspiré du modèle suisse et veut encore mieux le transposer sur le terrain: "En terme d'employabilité, le système de formation suisse reste quand même le meilleur; c'est un système qui peut permettre aux pays africains d'employer ses millions de jeunes", avance Louis Ndjié, directeur général de l'IAO.
"Avec tout le potentiel que nous avons en terme de terres agricoles, nous pensons vraiment que ça pourrait permettre aux jeunes de s'auto-employer. Parce que c'est l'auto-emploi, maintenant, qu'il faut rechercher pour les jeunes Africains".
Un projet qui s'inscrit donc aussi comme une forme de réponse aux questions migratoires avec de réelles perspectives de développement. Le programme est placé sous l'égide de Movetia, l'agence nationale en charge de la promotion des échanges et de la mobilité.
Gaël Klein/sjaq