Les découvertes réalisées depuis trois ans en lien avec l’assainissement du réseau de canalisations relevaient essentiellement jusqu’à maintenant du passé connu de Saint-Ursanne comme une nécropole moyenâgeuse ou des objets liés à la vie quotidienne.
Pour la première fois il y a deux semaines, les archéologues ont eu la surprise de mettre au jour des vestiges attestant d’une époque beaucoup plus ancienne. Ils sont relativement modestes, mais sans équivoque selon eux: il s’agit de quelques fosses liées au travail du fer et surtout d’un bassin maçonné et étanchéifié, typique de l’ingénierie romaine. Un ensemble qui permet de proposer une datation se situant entre 80 et 150 ap. J.‑C.
Céramiques recueillies
Le fond du bassin, retrouvé quasi intact, est ouvragé avec soin. Un constat qui semble à première vue écarter l’hypothèse de la simple citerne. Plusieurs céramiques ont été recueillies dans les couches sédimentaires.
On y trouve pour l’essentiel des cruches, bols, pots, gobelets et notamment de la vaisselle de table à vernis rouge brillant, appelée "terre sigillée", provenant de Gaule du Sud et de l’Est. L’ensemble céramique est très fragmenté.
Le père de l’archéologie jurassienne, Auguste Quiquerez, témoignait au 19e siècle déjà de la présence de céramiques et de monnaies romaines découvertes sur la rive gauche du Doubs, à proximité du Pont Saint-Jean. Mais il n’avait jamais envisagé un établissement gallo-romain à l'emplacement de la ville de Saint-Ursanne dont l’existence demeure néanmoins étroitement liée à l’ermitage d’Ursanne dans les années 600.
Gaël Klein/ats