En juillet dernier, un tribunal avait déjà annulé la déclaration d’utilité publique du projet.
La ligne Delle-Belfort avait été rouverte en décembre dernier après avoir été fermée en 1992, faute déjà de rentabilité suffisante à l'époque. Mais, conscients de l’enjeu qu’elle représentait pour se relier au réseau européen à grande vitesse, la Confédération et le canton du Jura avaient mis la main à la poche pour cofinancer sa remise en service.
Priorité à d'autres lignes
Dans un rapport sur les transports régionaux, l'organisme qui surveille les dépenses de l'Etat français estime cependant que cette réouverture était une opération contestable, alors que d'autres lignes comme que le Léman Express peuvent apporter une réponse à de forts besoins de déplacements.
La Cour des comptes constate que cette ligne jurassienne est très peu fréquentée. Des chiffres, contestés, font état selon elle de seulement 200 voyageurs par jour. Or la ligne coûte très cher: le déficit annuel de fonctionnement est chiffré à plus de 4,4 millions de francs, sans compter l’amortissement sur 30 ans.
Une problématique sensible
S’il est légitime que le contribuable prenne en charge une partie des coûts, souligne l'organisme, la question mérite d’être soulevée dans le cas de lignes peu fréquentées et pour lesquelles d’autres modalités de transport peuvent être envisagées. Cette remarque pourrait susciter passablement de réactions en France voisine, dans une région où la classe politique s’est déjà déchirée plusieurs fois à ce propos.
C'est aussi un nouvel exemple de la différence avec laquelle on appréhende, en France, le train et ses coûts pour la collectivité publique.
Gaël Klein/oang