Ebranlé par un drame, le Jura instaurera un système d'alarme contre la violence sur les femmes
Cette bagarre sur fond de violence conjugale a entraîné la mort d’une femme et de son conjoint, à qui la justice avait pourtant interdit le domicile commun suite à une agression sexuelle huit jours auparavant. Cette tragédie a fait trois orphelins.
Durant une heure, mercredi, une quinzaine d’orateurs se sont succédé à la tribune du législatif jurassien où l’émotion était très palpable. On a même vu l'UDC Brigitte Favre fondre en larmes.
La députée jurassienne, interviewée dans Forum, explique que sa décision de voter en faveur d'un tel système a précédé ce drame. Mais elle admet qu'il a rajouté de l'émotion à la discussion.
Interrogée pour savoir s'il était vraiment nécessaire d'avoir un tel dispositif, Brigitte Favre confirme: "Je suis convaincu que ce sera une bonne occasion permettant d'avoir un meilleur accès pour les victimes (...) il existe déjà des aides aujourd'hui, mais cela reste plutôt compliqué".
Doutes sur l'efficacité d'un tel système
Et pourtant, cette motion déposée en mai dernier n’a pas recueilli l’unanimité. Plusieurs députés, à l’instar du gouvernement, ont mis en doute l’efficacité d’un tel système que la motionnaire demande au niveau romand voire suisse. Il n’a jamais passé la rampe jusqu’à présent, selon le président du gouvernement Jacques Gerber.
Mais l’auteure de la motion, la chrétienne-sociale indépendante Suzanne Maître, a tout de même eu finalement gain de cause après être intervenue pas moins de quatre fois. Au vote, la motion l’a emporté par 34 voix contre 19, et 5 abstentions.
Gaël Klein/oang