Les députés ont adopté, par 35 voix contre 20 et 4 abstentions, une motion du groupe Verts et CS-POP. Cette mesure va rester en vigueur au moins jusqu'à la publication - attendue pour la fin de l'année - de l'étude mandatée par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) sur les effets de cette technologie de téléphonie mobile.
Le doute subsiste chez les députés
Le canton du Jura avait pourtant levé en été le gel des procédures sur le déploiement de la téléphonie mobile après avoir reçu de la part du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) des informations sur le rayonnement. Mais pour la majorité des députés, le doute subsiste.
"La pression des opérateurs de téléphonie mobile pour déployer des antennes génère une très forte inquiétude dans la population", a ainsi relevé la Verte Erica Hennequin, co-signataire de la motion. "Il est de notre responsabilité de protéger la population", a-t-elle ajouté en plaidant pour l'application du principe de précaution.
Le gouvernement fait confiance à Berne
Le gouvernement jurassien recommandait le rejet de ce texte. "Le sujet est de compétence purement fédérale", a souligné le ministre de l'Environnement David Eray, en rappelant les assurances reçues par la Confédération sur les effets de la 5G. "Le gouvernement fait confiance aux offices fédéraux", a ajouté le ministre.
Lors du vote, l'exécutif jurassien a été suivi par le PLR, l'UDC et une partie des élus du PCSI qui ont souligné l'absence d'études sur ce sujet. "Diaboliser la 5G est exagéré et sans fondement", a déclaré la députée UDC Brigitte Favre, dénonçant une "hystérie" anti-5G.
La mobilisation contre la 5G prend pourtant de l'ampleur dans le canton avec la récente création du collectif citoyen "Jura NON 5G". Quelque 1500 oppositions ont été déposées en six mois contre les différents projets d'installation d'antennes, selon ce collectif.
Le Jura rejoint d'autres cantons romands
Le Jura rejoint la position de plusieurs autres cantons romands. Les cantons de Genève et de Vaud ont décrété un moratoire dans l'attente des conclusions du rapport de la Confédération sur le sujet. Fribourg a décidé de soumettre l'implantation d'antennes à l'octroi d'un permis de construire. Neuchâtel veut appliquer le principe de précaution.
>> Lire : Cacophonie des cantons sur le gel des antennes de téléphonie 5G
ats/oang