La candidature d'Anne Seydoux-Christe devra encore passer le cap d’un congrès mardi prochain. Le choix de la conseillère aux Etats sortante n’est guère une surprise tant son nom circulait avec insistance depuis plusieurs mois.
Mais le PDC a dû convaincre ses militants, dans un canton où le régionalisme a encore beaucoup d’importance dans les élections. Car c'est une réalité depuis 40 ans dans le Jura: selon que vous veniez d’Ajoie, de Delémont ou des Franches Montagnes, vous avez plus ou moins de chances d’être élu en fonction du parti dans lequel vous militez et des places à disposition au gouvernement. Or Anne Seydoux-Christe est une pure delémontaine et en cas d’élection, il n’y aurait plus qu’un seul ajoulot - radical - à l’exécutif.
Le poids des électeurs PDC ajoulots
Le PDC est bien conscient que la clé de cette élection complémentaire se situe en Ajoie: pas moins de 50% des suffrages attribués au parti lors des dernières élections fédérales ont été récoltés dans ce district. Sa présidence jurassienne a donc pris un soin tout particulier pour discuter et débattre avec les militants ajoulots.
"Cette question a été clairement évoquée", confirme le secrétaire général Gauthier Corbat dans le 12h30. "Mais je crois qu'on a réussi à les convaincre que c'était la candidature idéale pour ce district mais aussi plus largement pour le PDC", poursuit-il en ajoutant: "Il y a deux élus ajoulots à Berne avec Jean-Paul Gschwind et Charles Juillard aujourd'hui. Dans la balance ce sont aussi des éléments qui ont été pris en compte."
Expérience politique hors norme
Et aux yeux du PDC, Anne Seydoux-Christe est la candidate idéale pour succéder à Charles Juillard au gouvernement cantonal. A 61 ans, elle dispose de toutes les qualités requises et surtout d’une expérience politique presque hors norme puisqu’elle a siégé au législatif de la ville de Delémont et au Parlement jurassien avant d’enchaîner trois mandats au Conseil des Etats.
Sauf surprise de dernière minute d’ici le 16 décembre, dernier délai officiel pour les candidatures, on devrait donc s’acheminer vers un duel entre deux femmes le 9 février avec un seul tour de scrutin. Pour l’heure, seule la socialiste ajoulote Rosalie Beuret est aussi sur les rangs.
Gaël Klein/oang