La famille ne comprend toujours pas pour quelles raisons le mari avait été laissé en liberté après le viol. Elle a donc mandaté l'avocat neuchâtelois, Frédéric Hainard, qui a écrit en ce sens au Ministère public à Porrentruy. Selon lui, il y a eu omission de prêter secours, voire homicide par négligence. Des délits qui sont poursuivis d’office.
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Interrogé samedi dans Forum, Frédéric Hainard estime que la justice jurassienne a doublement manqué à son devoir en n'invitant pas la victime, qui s'était pourtant constituée partie plaignante, aux auditions du prévenu conduites par le Ministère public. Surtout, l'avocat neuchâtelois se demande pourquoi la "panoplie" de couteaux du mari n'a pas été séquestrée, au même titre que ses armes de poing. "Je n'ai pas vu dans le dossier les pièces qui permettent de dire pourquoi ces armes ont été laissées, et si l'une d'elles a conduit à l'assassinat. On se pose un certain nombre de questions et la famille a le droit de connaître toute la vérité", affirme l'homme de loi.
L'avocat de la famille a demandé le dépaysement de la procédure, qu'il souhaite faire instruire par un procureur externe au Jura. "Trois procureurs jurassiens sont concernés par cette affaire à un titre ou un autre. Je vois mal les trois autres instruire sur leurs collègues. Dans des situations de ce type, le Valais et Fribourg ont désigné des procureurs extraordinaires. Cela donnera de la transparence."
Propos recueillis par Mehmet Gultas
Texte: Gaël Klein/jfe