A l'issue d'un débat de près de quatre heures mercredi, le Parlement a adopté le budget 2020 par 55 voix contre 0 et 3 abstentions. Lors du débat d'entrée en matière, tous les groupes ont souligné que la priorité était de doter le canton d'un budget au 1er janvier pour éviter un blocage des dépenses qui ne sont pas impératives.
Le Gouvernement jurassien avait dû présenter une série de mesures d'économies après le refus du peuple en octobre de reporter d'une année la baisse fiscale. Il avait établi le budget sans tenir compte de ce manque à gagner et n'avait pas envisagé de plan B.
Le canton devait donc trouver deux millions de francs pour que le budget 2020 respecte à nouveau le frein à l'endettement. Mais les coupes proposées par l'exécutif n'ont pas convaincu la majorité du Parlement, suscitant le mécontentement à gauche et à droite.
Rejet de mesures impopulaires
Les députés ont décidé de maintenir la contribution du canton aux primes d'assurance maladie. La coupe prévue par le Gouvernement s'élevait à 1,1 million de francs. Les députés ont aussi refusé une économie de 300'000 francs sur les prestations d'intérêt général à l'Hôpital du Jura.
A l'unanimité, le Parlement n'a pas voulu d'une hausse du pensum des enseignants de 23 à 24 du nombre de périodes et ainsi renoncé à une économie de 356'000 francs. Il a aussi choisi de maintenir une subvention de 230'000 francs en faveur de l'aide au développement. Le Gouvernement, qui avait proposé une coupe dans ce domaine, avait fait volte-face face au tollé déclenché par ce projet.
Les députés ont également refusé par 33 voix contre 21 de réduire le nombre d'abonnements de l'administration au Quotidien jurassien. La proposition d'amendement, présenté par le Gouvernement, aurait permis une économie de 2000 francs.
ats/ebz
Coupe dans la masse salariale
Pour respecter le frein à l'endettement, une majorité des députés ont accepté par 43 voix contre 14 de diminuer de 1,5 million de francs l'ensemble de la masse salariale des employés de l'Etat. Cela correspond au renoncement à la création de 16,8 postes équivalents plein-temps (EPT)
Le Gouvernement était opposé à cette mesure. "Comment imaginer une telle diminution de la masse salariale sans suppression de postes ou de diminution de prestations", s'est interrogée la ministre de l'intérieur Nathalie Barthoulot. Le Parti socialiste estimait qu'il fallait compenser le rejet des autres mesures d'économies par un prélèvement supplémentaire dans la réserve conjoncturelle.