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L'élection complémentaire dans le Jura débouche sur un ballottage général

Ballotage général pour l'élection complémentaire au conseil d'État dans le Jura.
Ballotage général pour l'élection complémentaire au conseil d'État dans le Jura. / 19h30 / 2 min. / le 9 février 2020
Aucun candidat n'a été élu dimanche lors du 1er tour de l'élection complémentaire au Gouvernement jurassien. La candidate socialiste Rosalie Beuret Siess a terminé en tête, devançant de 820 voix la candidate du PDC Anne Seydoux-Christe. Le 2e tour a lieu le 1er mars.

Rosalie Beuret Siess a obtenu 9367 voix (41,5%), la PDC Anne Seydoux-Christe 8547 voix (37,9%) et l'UDC Romain Schaer 4657 voix (20,6%). Aucun candidat n'ayant obtenu la majorité absolue, un second tour aura lieu le 1er mars. La participation s'est élevée à 37,8%.

La candidate socialiste a bénéficié du soutien des Verts et de la gauche alternative CS-POP. Âgée de 41 ans, députée au Parlement depuis 2016 et conseillère municipale à Porrentruy, Rosalie Beuret Siess a aussi certainement bénéficié d'un effet femme et d'un courant en faveur du climat. "C'est une grande satisfaction", a déclaré Rosalie Beuret Siess sur les ondes de RFJ.

Le PS à la conquête d'un 2e siège

Plus important parti du canton du Jura, le Parti socialiste espère avec ce résultat reconquérir son deuxième siège perdu en 2015. Il estime que la composition de l'exécutif ne répond plus aux aspirations des Jurassiens. Si le PS s'empare du siège de Charles Juillard lors du second tour, la majorité du gouvernement basculera alors au centre-gauche.

Si le PDC devait se retrouver avec un seul siège au gouvernement le 1er mars, il s'agirait alors d'une première depuis l'entrée en souveraineté du canton du Jura le 1er janvier 1979. Parti au coeur de la création du canton, le PDC avait même compté jusqu'à trois ministres durant une dizaine d'années jusqu'en 2002.

Pression sur le PDC

Cette élection complémentaire met une pression certaine sur le PDC qui a perdu sa place de plus important parti politique du canton et a dû affronter des dissensions internes et plusieurs démissions. En misant sur l'ancienne conseillère aux Etats Anne Seydoux-Christe, il espère conserver son deuxième siège à côté de Martial Courtet.

Le président du PDC Jura Pascal Eschmann se dit serein pour le deuxième tour. "Il s'agit maintenant d'affiner la stratégie, de resserrer les rangs et de chercher des alliés."

La socialiste a terminé en tête dans le district de Porrentruy avec 40,8% des voix, pourtant fief historique du PDC, contre 34% à Anne Seydoux-Christe. Dans le district de Delémont, la candidate démocrate-chrétienne est en tête avec 41,4% des voix contre 40,6% à son adversaire socialiste. L'issue du second tour dépendra de la mobilisation et des mots d'ordre.

>> L'interview de Pascal Eschmann, président du PDC Jura :

Les précisions de Cédric Adrover sur l'élection complémentaire au Gouvernement jurassien
Second tour pour l'élection complémentaire au Gouvernement jurassien: l'interview de Pascal Eschmann, président du PDC Jura / Journée Votations / 3 min. / le 9 février 2020

Bon score de l'UDC

L'UDC se réunira mercredi pour savoir si elle maintient son candidat pour le second tour. Si Romain Schaer reste en course, cela pourrait priver le PDC de voix de la droite. Pour l'UDC, l'élection partielle constitue une opportunité de se profiler à quelques mois des élections cantonales de cet automne.

Avec plus de 20% des voix, l'UDC a recueilli des voix au-delà de son cercle électoral. Lors des dernières élections fédérales, le parti avait obtenu 14,5% de suffrages. Mais elle veut jouer les trouble-fêtes avec Romain Schaer. L'Ajoulot de 50 ans, chef d'entreprise et maire de La Baroche, se présente comme le représentant des milieux économiques.

>> Retrouvez l'analyse du 19h30 :

Cédric Adrover: "L'UDC sera l'arbitre du second tour".
Cédric Adrover: "L'UDC sera l'arbitre du second tour". / 19h30 / 1 min. / le 9 février 2020

La personne qui remplacera Charles Juillard repassera par les urnes le 18 octobre lors des élections cantonales. Elle ne sera donc en place que quelques mois et sans l'assurance d'être en mesure de poursuivre son mandat au cours des cinq prochaines années.

Cette élection complémentaire a été provoquée par la démission du ministre PDC Charles Juillard à la suite de son accession au Conseil des Etats le 20 octobre. La Constitution jurassienne interdit en effet le double mandat. L'exécutif comptait avant le départ du ministre des finances 2 PDC, 1 PLR, 1 PS et 1 PCSI.

>> Le suivi en direct des votations du 9 février : La norme anti-homophobie passe facilement le cap alors que l'initiative "logements abordables" fait chou blanc

ats/lan

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