Élue le 1er mars lors de l'élection complémentaire au gouvernement jurassien, qui doit être à nouveau renouvelé en octobre prochain, Rosalie Beuret Siess a pris ses fonctions mercredi.
Les finances jurassiennes avaient jusqu'à présent toujours été en mains du PDC depuis l'entrée en souveraineté en 1979. C'est désormais un défi d'ampleur qui attend la nouvelle ministre et son parti, en pleine crise du coronavirus.
Cadeau empoisonné ?
Certains pourraient estimer que Rosalie Beuret Siess hérite d'une "patate chaude", car le Jura ne roule pas sur l'or. Mais ce serait compter sans deux bonnes nouvelles toutes récentes.
Les comptes 2019 ont en effet permis au canton de mettre 4 millions de francs de côté. Le canton a certaines liquidités et pourra également compter sur le soutien de la BNS, à hauteur de 11,5 millions de francs.
De surcroît, il parait logique qu'à six mois de la fin d'une législature, le gouvernement mise sur la continuité et que chaque ministre en place conserve son département, surtout en période de crise.
Le Covid-19, une opportunité pour repenser l'État
Le PS jurassien se retrouve donc face à ses responsabilités, lui qui n’a jamais raté une occasion pour critiquer la politique financière de l’exécutif, voire le frein à l'endettement.
Si Rosalie Beuret Siess en est consciente, et n'a pas prévu de renoncer à sa sensibilité de gauche, elle n’oublie pas qu'elle siège désormais dans un exécutif collégial. Mais, selon la nouvelle ministre, le contexte particulier que le monde traverse en ce moment devrait déboucher sur une autre manière d’appréhender le fonctionnement et les finances de l’Etat.
Gaël Klein/jop