C'est l'ornithologue jurassien Martial Farine, garde-faune auxiliaire, qui a observé la présence du rapace en avril, plusieurs jours d'affilée, au même endroit. Il a même observé des aigles royaux transportant des proies.
Observer un aigle royal dans le Jura, ce n'était pas rare il y a deux siècles. Mais le rapace, persécuté par l'homme, s'était réfugié dans les Alpes.
Installation pas encore certaine
Désormais protégé, il s'aventure à nouveau vers d'autres territoires. Quelques spécimens avaient déjà été observés ici lors des migrations d'automne.
Si rien n'est encore certain, Martial Farine estime qu'une nidification est probable dans la région jurassienne. Apercevoir un aigle dans le ciel des Franches-Montagnes est donc désormais possible, mais pas garanti.
L'impact de l'activité humaine
Selon Raphaël Arlettaz, professeur en biologie de la conservation à l'université de Berne, on constate plusieurs retours de prédateurs et grands animaux, persécutés depuis la Renaissance et dont les effectifs des proies ont été reconstitués par le travail des gardes-faune.
Il note toutefois que si les chaînes alimentaires basées sur les vertébrés herbivores, chassés par les prédateurs carnivores, se portent de mieux en mieux, les chaînes basées sur les insectes sont elles en train de se dégrader. Ainsi, si la "grande faune" est en train de se reconstituer, grâce notamment aux efforts humains, la "petite faune" est de plus en plus en danger.
Aline Saretti/jop