"J'ai fait un grand plongeon dans la crise", lance l'élue de gauche. Mardi, pour la première fois depuis longtemps, Rosalie Beuret Siess a enfin pu siéger - pour de vrai - avec ses collègues du gouvernement.
"La visioconférence que nous avons dû pratiquer durant cette période a solutionné énormément de choses, mais les relations sociales sont importantes et pouvoir siéger tous autour d'une table apporte une réelle plus-value", indique l'Ajoulote.
"Les gens me félicitent encore"
Élue le 1er mars lors de l'élection complémentaire au gouvernement jurassien, qui doit être à nouveau renouvelé en octobre prochain, Rosalie Beuret Siess a pris ses fonctions le 26 mars.
"Mon entrée en fonction a eu lieu durant la période de crise. Ces derniers jours, j'ai eu l'occasion de recroiser la population en ville et les gens me félicitent encore, comme si le temps avait été suspendu", confie la ministre, qui est devenue la première socialiste à prendre les rênes des finances, jusque-là chasse gardée du PDC.
"C'est une première pour le Parti socialiste de gérer les finances cantonales. Le scénario que l'on connaît n'est pas des plus rassurants au niveau des finances publiques, comme partout ailleurs, même si nous avions des chiffres plutôt encourageants avant la crise du Covid-19", explique la Jurassienne.
Comptes 2019 dans le noir
Alors que le budget prévoyait un déficit de 3,5 millions, les comptes 2019 du canton du Jura ont affiché un bénéfice de 500'000 francs. "Il est sûr que de pouvoir compter sur une dette qui est stable au niveau cantonal nous permet aujourd'hui de faire face à la crise avec davantage de sérénité. Mais c'est vrai que le coronavirus a rebattu toutes les cartes."
Selon Rosalie Beuret Siess, il est encore trop tôt pour mesurer le réel impact du coronavirus sur l'économie jurassienne. "Nous sommes en train d'évaluer les manques à gagner au niveau des revenus fiscaux, notamment les recettes des personnes physiques et morales, qui sont largement impactées. Il y a toute la problématique de l'industrie dans le canton du Jura, qu'elle soit horlogère ou de machine. C'est une grande inconnue", avoue la ministre.
Propos recueillis par David Berger
Texte web: Guillaume Martinez