Pour profiter au maximum de leur sport, les vététistes sont adeptes de tracés voltigeant dans les forêts. La plupart sont parfaitement légaux, sur des sentiers balisés. Le canton compte ainsi 3700 kilomètres de pistes adaptées pour les VTT.
Mais afin de gagner un maximum d'adrénaline, d'autres cyclistes se sont mis à tracer des pistes de leur propre chef, parfois avec des sauts et des virages surélevés, ce qui est interdit. Ces sentiers ont été aménagés illégalement, sans autorisation ni du propriétaire du sol, ni de l'Office de l’environnement. Il y en aurait plusieurs dizaines dans le canton.
Des arbres coupés pour bloquer les pistes
Sur recommandation du canton, des panneaux ont été posés à l'entrée de ces pistes pour signaler qu'elles sont interdites. Puis les gardes-forestiers ont été priés de couper des arbres en plusieurs endroits pour les placer en travers de la piste. Des amendes sont également prévues en cas de non respect des règles.
Pour les autorités, il y a danger car certaines pistes aménagées coupent des chemins en pierre, ouverts à la circulation et empruntés par des véhicules, que ce soient d'autres vélos, des voitures à moteurs ou des piétons.
En outre, selon le canton, il s'agit de respecter les droits des propriétaires fonciers, les privés ou les communes, mais aussi de protéger les milieux naturels et la faune.
Une demande en pistes
Ces restrictions appliquées aux pistes illégales de VTT ont soulevé un vif débat dans le canton et beaucoup de vététistes ont fait part de leur incompréhension dans les médias du canton.
Interrogé dimanche dans le 19h30, Loris Hintzy, vététiste de Vicques, concède que "passablement de sentiers se sont créés, pour certains de manière pas totalement légale". Mais il ajoute que cela correspond à une demande. "Et c'est là qu'il y a un décalage entre la demande des utilisateurs et l'offre proposée officiellement par le canton."
Les vététistes sont toutefois convaincus que des solutions peuvent être trouvées. Pour Roger Beuchat, ancien cycliste professionnel, "la formule idéale, c’est qu’on puisse développer sur le long terme un vrai bike parc dans le Jura, permettre qu’il y ait des chemins officiels et reconnus et que les jeunes puissent pratiquer selon leur convenance".
Le canton souhaite trouver un compromis
Après la polémique, le canton tient désormais à calmer le jeu et souhaite qu'un compromis soit trouvé. Il va organiser prochainement une table ronde pour entendre tous les acteurs concernés par le sujet.
Dans un communiqué publié vendredi, il indique qu'il n'est nullement question de limiter la pratique du VTT dans ses diverses formes. "Il s’agit toutefois de l'inscrire dans un cadre et dans le respect des dispositions en vigueur."
Le ministre jurassien de l'Environnement David Eray souhaite que les différents acteurs puissent se coordonner "pour ne pas avoir par exemple 60 pistes de freeride entre Delémont et Montsevelier, mais peut-être définir les quelques pistes qu’on accepte, qu’on régularise".
Daniel Bachmann/boi