En cette période de Covid-19, l'idée d'un séjour à l'hôpital n'est souhaitée par personne. Ce n'est donc pas un hasard que les accouchements en maison de naissance et à domicile aient augmenté durant l'année écoulée.
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A l'heure actuelle, peu de données existent sur les conséquences d'une infection au Covid-19 chez les femmes enceintes et les bébés, mais le principe de précaution prévaut et il est recommandé aux femmes enceintes de respecter scrupuleusement les règles d’hygiène et de distanciation.
Pour plus de sécurité aussi, le père peut certes être présent durant l'accouchement, mais seulement s'il ne présente aucun symptôme. Sinon, il n'est pas accepté dans la maternité, conformément aux recommandations de la Société suisse de gynécologie et d'obstétrique.
Le retour rapide des familles à domicile est aussi favorisé, pour éviter d'augmenter les risques de contagion. Pour la même raison, les habituelles visites des proches à la maternité sont temporairement suspendues.
Des visites plus rares et un calme apprécié
Les strictes conditions désormais imposées dans les maternités contrastent avec les pratiques habituelles, quand les visites se multiplient durant les heures et les jours qui suivent l'accouchement, souvent de longues périodes.
Mais le fait que, à l'heure actuelle, seul le père puisse rendre visite à la maman et au bébé, parfois en compagnie d'un frère ou d'une soeur, est plutôt bien vécu et semble avoir des effets bénéfiques.
Mélanie, jeune maman interrogée samedi dans le 19h30, voit ce calme inédit dans les maternités comme une chance: "Cela nous laisse le temps de nous reposer, de faire connaissance vraiment avec notre bébé."
Positif pour l'allaitement
Mélanie estime également que ces moments de calme sont importants pour la mise en place de l'allaitement: "On peut allaiter quand les bébés en ont besoin et pas quand il n'y a plus personne qui vient nous visiter."
Ce témoignage recueilli à la maternité de Delémont trouve des échos au CHUV et aux HUG notamment: les mamans à pouvoir allaiter leur bébé sont bien plus nombreuses durant cette période de calme. La quasi-absence de visites diminue le stress et améliore aussi le sommeil des nouveaux-nés.
"Souvent, les bébés sont portés par toutes les visites. Le soir, les bébés pleuraient énormément, ils étaient énervés, on n’arrivait plus à les calmer. Et maintenant, on les trouve beaucoup, beaucoup mieux", estime Nicole, nurse à la maternité de l'hôpital jurassien.
Perpétuer ce nouveau mode de visites
A Delémont, on songe désormais à préserver ces effets positifs constatés avec la pandémie. Seuls les pères, les frères et les soeurs seraient autorisés à venir à la maternité. Et la réflexion va plus loin: les visites pourraient être réaménagées dans tout l’hôpital et c'est le patient qui choisirait qui il veut voir.
Selon Catherine Citherlet, directrice des soins à l'Hôpital du Jura, certaines personnes passaient parfois des journées entières à l'hôpital alors qu'à ses yeux, "une bonne visite, c'est une visite courte, maximum une heure". Elle aimerait donc garder ce système de visites écourtées, car il est important de limiter les visites à deux ou trois personnes, "le grand maximum dans nos chambres".
Sujet TV: Olivier Kurth
Adaptation web: Frédéric Boillat