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Le salaire minimum a un effet négatif sur les jeunes Jurassiens en formation, selon le PDC

La loi sur le salaire minimum a été adoptée dans le Jura en 2017. [RTS - Gaël Klein]
Jura: une motion soulève l'impact négatif du salaire minimum, 3 ans après son introduction / Le 12h30 / 1 min. / le 14 avril 2021
Le groupe démocrate-chrétien au parlement jurassien demande un bilan, trois ans après l’introduction du salaire minimum. Il soulève aussi les effets négatifs induits, notamment pour les jeunes en formation, et demande des mesures correctives.

Selon la députée Magali Voillat, qui a déposé une motion en ce sens, certaines situations se sont dégradées avec la mise en oeuvre de la loi sur le salaire minimum. C'est notamment le cas des jeunes en formation.

Hormis ceux qui sont spécifiquement autorisés, les stages sont interdits ou doivent désormais être rémunérés conformément au salaire minimum. Or celui-ci se monte à 20 francs de l’heure dans le canton du Jura, ce que les employeurs ne peuvent pas se permettre, estime Magali Voillat.

Six mois d'expérience perdus

Interrogée mercredi dans le 12h30 de la RTS, la députée PDC prend l’exemple de la crèche qui accueille des jeunes voulant se former dans une école supérieure pour devenir éducateur ou éducatrice de l’enfance. "Pour entrer dans cette école, ils doivent avoir réalisé un stage d'une durée de 800 heures, c’est-à-dire environ six mois", explique celle qui est aussi responsable des ressources humaines à la ville de Porrentruy.

"Avant l'introduction du salaire minimum, on les gardait jusqu'à l'été mais aujourd'hui ceci est interdit", rappelle-t-elle. Au lieu d'avoir acquis douze mois d'expérience, ils n'ont eu droit qu'à six mois. Or, personne n'est pénalisé et en tout cas pas les jeunes, relève Magali Voillat, "si on peut poursuivre leur stage sans les engager au salaire minimum".

L'emploi des jeunes prétérité

Conséquence de cette situation, ces jeunes perdent la petite indemnisation qu’ils percevaient auparavant lors de leur stage. La raison est la même pour ce qu'on appelle communément les jobs d'étudiants.

"Ces emplois-là sont aussi soumis au salaire minimum et pour le même emploi", souligne Magali Voillat. "Un employeur a tout intérêt à engager une personne qualifiée, qui a de l'expérience, plutôt qu'un jeune qui n'a pas toutes ces qualifications. Cela prétérite l'emploi des jeunes étudiants".

Appel à adapter la loi

La thématique de l’emploi des jeunes avait disparu dans le deuxième projet de loi, adopté par le Parlement en 2017 après de nombreux rebondissements. Le PDC jurassien demande donc aujourd'hui un bilan après trois ans de mise en œuvre et une adaptation de la loi, voire une nouvelle ordonnance d’application.

Gaël Klein/oang

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