Dans le canton du Jura, les deux premiers agriculteurs à se lancer dans cette nouvelle et innovante aventure ont débuté lundi matin leur plantation en Ajoie. L'avantage de cette méthode réside dans un meilleur rendement grâce à une production qui devance mauvaises herbes et ravageurs.
Plantons et machine
La betterave, ça se sème, ça ne se plante pas. Et pourtant après deux ans d’essai, la filière bio se lance dans une production inédite. Philippe Faivre, agriculteur bio à Montignez, a investi dans cette opération plus de 20'000 francs dans une machine et acheté pour 15'000 francs de plantons.
"Sur ces plants, nous pourrons travailler mécaniquement avec une machine d'ici une dizaine de jours, ce que nous ne pouvons pas faire sur des semis, où il faut attendre au minimum six semaines, pour que la betterave soit assez développée pour travailler mécaniquement", a-t-il expliqué mercredi dans La Matinale.
Sans cette mécanisation, ce serait impossible. "Un hectare oui, mais ici, nous en avons six", précise Philippe Faivre.
Soutien de la Confédération
Le projet a reçu le soutien de plusieurs partenaires et notamment celui de l’Office fédéral de l’agriculture. Il doit aussi permettre d’augmenter la production de sucre bio face à un consommateur toujours plus demandeur. "Une forte demande du marché n'arrive pas à être couverte pour l'instant", explique Milo Stoecklin, conseiller bio à la Fondation rurale interjurassienne. "Il est donc important de trouver des pistes et des solutions pour que les agriculteurs puissent produire ce que demande le marché suisse". Et il y a une forte demande pour de la betterave suisse.
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Vif intérêt
Les essais menés durant deux ans ont suscité un vif intérêt. Pas moins de 70 hectares seront plantés cette année en Suisse avec cette méthode, principalement en Suisse romande.
A moyen et à long terme, le potentiel est de 1000 à 2000 hectares de betteraves sucrières bio. Cette technique pourrait peut-être devenir une alternative intéressante pour la culture conventionnelle qui a besoin de pesticides. Encore faut-il pour cela que les agriculteurs qui s’y intéresseraient puissent obtenir de meilleurs prix pour leurs betteraves.
Gaël Klein/jpr