Pour dix élèves recalés, cette déconfiture est synonyme d'échec définitif. Les trente autres pourront retenter leur chance à la fin du mois d'octobre.
Deux étudiants ont choisi de témoigner anonymement dans le 19h30. Leur critique principale: l'examen ne correspondait pas complètement à la matière enseignée.
"Tout le monde a encore plus répété"
"Nous avons eu des cours pour nous expliquer comment réussir cet examen. Malheureusement, la majeure partie de l'enseignement n'était pas forcément destinée à la réussite du contrôle et portait sur totalement autre chose", explique l'un d'eux.
Cette évaluation de français faisait partie d'une deuxième session d'examens, ce qui génère une autre source d'étonnement chez les étudiants et étudiantes. "Tout le monde a encore plus répété. Au final, on se retrouve avec des taux encore plus bas qu'au premier essai. Les enseignants ont des attentes, j'ai l'impression qu'il y a un manque de communication et de compréhension par rapport à cela", précise le second témoignage.
Connaissances élémentaires
De son côté, la HEP rappelle que l'enseignement à distance induit par la pandémie n'explique pas tout et qu'on parle, dans le cas présent, de connaissances élémentaires.
Voici l'exemple d'une faute d'orthographe toute simple que certains étudiants n'ont pas su déceler: ils auraient notamment dû corriger "court d'assises" par "cour d'assises".
"La formation des enseignants généralistes est une formation qui demande de la part des étudiants des compétences de base en français et dans toutes les autres branches enseignables", précise Jérôme Albert Schumacher, responsable de la formation primaire à la HEP BEJUNE.
Interrogations en haut lieux
L'affaire va pourtant remonter jusqu'aux trois conseillers d'Etat en charge de la formation et qui fixent la stratégie de la HEP. En temps normal, cette dernière prévoit 5% d'échecs définitifs.
"S'il y a autant d'échecs, c'est bien la preuve que le filtre fonctionne. Maintenant, il s'agit de se questionner sur ce 100%. C'est ça qui est interpellant", analyse Martial Courtet, ministre jurassien de la formation.
Le conseiller d'Etat sera interpellé par le Parlement jurassien sur cette question lors de la prochaine session du législatif cantonal. Le rectorat sera également questionné par la commission intercantonale de la HEP lors de leur prochaine rencontre.
Olivier Kurth/jfe