Après plus de deux ans d'attente, les premiers chênes sont arrivés lundi matin en terre jurassienne depuis les forêts d'Alsace. "C'est une assez longue aventure, je dois dire. Nous sommes particulièrement heureux de voir arriver ces chênes ce matin (lundi, n.d.l.r.)", raconte Gauthier Corbat, directeur adjoint du Groupe Corbat, lundi dans le 19h30.
Parmi une quarantaine d'autres scieries, Corbat SA a proposé gracieusement ses services. L'entreprise ajoulote va ainsi contribuer au sciage d'une trentaine de chênes nécessaires pour la nef, la flèche et le choeur de la cathédrale.
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Près de 2000 chênes
Ce ne sont pas moins de 2000 chênes - offerts par des propriétaires forestiers de toute la France - qui ont été abattus pour redonner naissance à Notre-Dame de Paris. Longueur, rectitude ou encore diamètre, les arbres ont été soigneusement sélectionnés pour permettre une reconstruction fidèle des éléments historiques de l'édifice.
"Un premier lot de 1000 chênes - destinés à la charpente de la flèche et du transept - vont être mis en oeuvre, rééssuyés. C'est-à-dire avec un taux d'humidité inférieur à 30%, détaille le directeur de projet de restauration Arnaud Lemaire. Puis, une seconde collecte de chênes visera à restituer les charpentes de la nef et du choeur, qui dataient du XIIIe siècle, et qui était mises en oeuvre avec du bois vert."
Fierté et émotion
Unique société non-française retenue, l'entreprise jurassienne est fière de participer à cette aventure hors-norme. "L'émotion lors de l'incendie dépassait très largement la question religieuse. Elle touchait au patrimoine, à la civilisation presque occidentale", explique Gauthier Corbat.
La trentaine de chênes vont sécher durant un an dans le Jura avant d'être acheminés à Paris. Quant à la cathédrale, elle devrait rouvrir ses portes au printemps 2024.
Anne Fournier et Olivier Kurth/vajo avec ats